Avec un taux de 34%, les maladies cardiovasculaires sont désormais la première cause mortelle en Algérie, selon les derniers chiffres publiés dans le dernier rapport de l’Institut national de la santé publique. Le professeur Djamel Eddine Nibouche est revenu, ce lundi, sur la prise en charge des facteurs de risque de la maladie et la nécessité d’y lutter contre toutes les formes de ces pathologies.
Mais l’urgence cruciale, selon le cardiologue, est « la création impérative d’un Observatoire algérien des maladies. »
« Il faut un observatoire des maladies en Algérie», insisté-t-il à l’émission « L’Invité du jour », de la chaine 3, de la Radio Algérienne, soulignant que « le rôle de l’Institut national de la santé publique est de faire des études et des états des lieux annuels, voire des états mensuels, pour qu’on puisse avoir le thermomètre exacte de toutes les maladies morbides, en Algérie, pouvant évidemment augmenter le taux de mortalité national ».
Et d’alerter que le taux important susmentionné fait des maladies cardiovasculaires une maladie qui interpelle les pouvoir publics, au même titre que le cancer, quant à sa prise en charge.
L’Urgence, selon le professeur Nibouche, est « de s’attaquer aux facteurs de risque de ces maladies morbides », citant le tabagisme, l’obésité chez l'enfant et la consommation de la drogues, entre autres qui s’étendent, de plus en plus parmi la tranche d’âge des jeunes.
Conjuguer les efforts pour combattre les maladies nouvelles
Cependant, enjoint-il, « l’approche pour pouvoir résoudre le problème et trouver une solution globale est très complexe, demandant beaucoup de temps et suggère nécessairement l’intervention de plusieurs départements ministériels, dont l’Etat, la société civile, les collectivités, de la prévention individuelle et la sensibilisation de l’enfance à l’école ».
Beaucoup de maladies, dites maladies de la misère, héritées de l’époque coloniale, ont été éradiquées, selon lui, arguant que « la population algérienne souffre présentement de nouvelles maladies - dites maladies des pays développés, dont nous faisons partie actuellement - sont apparues et dont les facteurs de risque sont connus, à savoir le stress, la pollution, le changement du système alimentaire ».
Des maladies, souligne l’intervenant, qui sont aggravés par le tabagisme (25-30%) et la consommation des drogues, qui causent non seulement les maladies cardiovasculaires mais aussi le cancer. Deux maladies qui ont le plus grand taux de mortalité dans le monde.
Aux yeux du spécialiste, « l’autre urgence est de prendre en charge ces facteurs », insistant sur le travail de prévention, pris en charge par le département en charge au ministère de la Santé qui s’en occupe depuis quelques années de ces problèmes qui deviennent majeurs.
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