Le directeur général de l'Institut national d'études de stratégie globales (Inesg), Abdelaziz Medjahed, a estimé, hier dimanche, lors de son passage sur la chaine 3 de la Radio algérienne que la transgression d'un drone de reconnaissance malien de la frontière algérienne sur environ deux kilomètres, suivi de sa destruction par l'Algérie, « fait partie des responsabilités du CEMOC (Comité d’Etat-major opérationnel conjoint) ».
« Comment le Mali, membre du CEMOC, n’a pas averti les autres membres qu’il y avait une opération de ce genre dans la région ? », s’est interrogé M. Medjahed, affirmant que le fait de ne pas signaler cette opération voudrait systématiquement dire qu’elle était « un élément étranger à la région », non sans préciser que l’action, elle-même, s’état déroulée au milieu de la nuit et qu’il était délicat d’identifier un drone qui portait les insignes d’un pays.
« Tout le monde doit prendre ses responsabilités »
« Ce n’est pas la première fois que cela arrive. Et le drone avait une approche hostile et les autorités algériennes étaient obligés de prendre des mesures et d’abattre ce drone », a encore expliqué l’invité de la chaîne 3, ajoutant que « ce qu’il s’était passé n’est qu’une partie cachée de l’iceberg que ne connait pas. Mais j’insiste que l’avantage d’avoir un comité commun réside dans le fait de coordonner les actions. C’est sa raison d’être et tout le monde doit prendre ses responsabilités. Nous sommes dans une région sensible. N’oubliez pas qu’il y a 22 Etats qui interviennent au Sahel, 5 membres du Conseil de sécurité et 6 membres des BRICS et 19 membres de l’Otan. Du coup, un travail commun s’impose ».
« La crise au sahel dure depuis plus de 50 ans »
Relevant que « la crise au sahel dure depuis plus de 50 ans », M Medjahed estime qu’« il y a de la diplomatie de connivence, de la complicité et des magouilles à ne pas en finir ».
Pour le directeur général de l’Inesg, « l’Algérie a pris des positions conformes dans ces imbrications, des positions conformes aux lois et aux accords communs ».
« Il y a falsification des faits et déformation des positions »
A la question de savoir qu’il n’y avait pas de magouilles pour créer une crise entre l’Algérie et le mali, M Medjahed explique : « quand on entend les allégations du représentant marocain à l’ONU classer l’Algérie comme parrain du terrorisme, on se pose des questions. Comment croire un représentant d’un Etat qui a demandé le protectorat ? Il a même demandé dans les années 1980 à faire partie de l’Union européenne ! ».
Aux yeux de M Medjahed, « il y a la falsification des faits et il y a la déformation des positions (…) Le Maroc fait dans la distraction en présentant l’Algérie comme parrain du terrorisme. Le Maroc est un fournisseur de drogue dans la région. Et cette drogue alimente le terrorisme. Il faudrait que les instances internationales soient à la hauteur de leurs missions et faire sourde oreille comme cela se fait par rapport au génocide qui se passe à Ghaza ».
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