Le représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations unies, l'ambassadeur Amar Bendjama, a réaffirmé, depuis New York, que la question du Sahara occidental «demeure une question de décolonisation» qui oppose le Maroc au Front Polisario, soulignant la nécessité de la reprise «immédiate et substantielle» des négociations directes entre les parties au conflit.
La question du Sahara occidental qui «ne souffre d'aucune ambiguïté», «demeure une question de décolonisation qui oppose le Maroc au Front Polisario», a déclaré l'ambassadeur Bendjama, dans son intervention lors des travaux de la session du Comité de décolonisation de l'ONU (C-24), consacrés mardi à la question du Sahara occidental, occupé par le Maroc depuis 1975.
Le diplomate a, par ailleurs, déploré le fait qu'«après six décennies de débat à l'Assemblée générale de l'ONU, le référendum d'autodétermination promis au peuple sahraoui n'ait toujours pas eu lieu, et ce en dépit de la résolution 2229 qui réaffirme avec force ce droit fondamental».
Rappelant, par ailleurs, que la question du Sahara occidental, dernier territoire africain non autonome, est inscrite à l'ordre du jour de l'ONU depuis 1963, M. Bendjama a souligné que l'Algérie qui, «a terriblement souffert» de la colonisation, «soutient résolument les causes justes» et «réaffirme que l'ONU doit agir avec détermination pour éliminer les derniers vestiges du colonialisme».
L'ambassadeur a déploré également le fait que la Mission des Nations Unies pour l'Organisation du Référendum au Sahara occidental (MINURSO) qui a été
établie il y a près de quatre décennies par le Conseil de sécurité onusien «peine encore à accomplir son mandat» qui consiste à organiser le référendum.
Et pourtant, a-t-il poursuivi, «les éléments du droit international sont clairs: l'avis consultatif historique de la Cour internationale de justice (CIJ) de 1975 a formellement exclu tout lien juridique entre le Sahara occidental et le Maroc», qui soit susceptible d'affecter l'application de la résolution 1514, portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples colonisés.
M. Bendjama a tenu aussi à rappeler, dans le même sens, que la Cour de justice européenne (CJUE) vient de réaffirmer ce statut en octobre 2024 en annulant un accord de pèche entre l'Union européenne (UE) et le Maroc pour défaut de consultation du peuple sahraoui.
S'agissant de la situation des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés, le représentant permanent de l'Algérie à l'ONU a cité quelques points relevés dans le rapport du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres à savoir: «Encadrement policier, détention arbitraire, interdiction de visites et expulsion de parlementaires y compris européens, expulsion des rapporteurs onusiens y compris les journalistes».
«Tout ce passe en vase clos», dira-t-il à ce propos. A cet effet, «nous encourageons le Comité des 24 à mobiliser tous ses instruments pour protéger les droits du peuple sahraoui et parachever finalement ce processus de décolonisation».
Pour ce faire, «une seule voie s'ouvre devant nous: la reprise immédiate des négociations directes et substantielles entre le Maroc et le Front Polisario pour une solution juste et durable garantissant l'autodétermination du peuple du Sahara occidental», conclut M. Bendjama.
APS