L'Algérie exprime son soutien aux démarches visant à repositionner l'UA et à redynamiser son rôle central et essentiel

احمد عطاف
25/09/2025 - 06:33

Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l'étranger et des Affaires africaines, M. Ahmed Attaf, a souligné, mercredi soir à New York, la nécessité d'une vision diplomatique africaine efficace sur le terrain, exprimant le soutien total de l'Algérie au président de la Commission de l'Union africaine (UA), M. Mahmoud Ali Youssouf, dans ses démarches visant à repositionner l'UA et à redynamiser son rôle central et essentiel.

Dans son allocution au Sommet du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA sur la «Dynamisation des efforts de prévention et de règlement des conflits en Afrique», tenu en marge des travaux de l'Assemblée générale (AG) des Nations Unies, M. Attaf a déclaré: «alors que nous observons les derniers développements liés à ce contexte, nous devons être pleinement conscients de trois facteurs graves qui, cumulativement, affectent le paysage de la paix et de la sécurité dans notre continent».

«L'Afrique, a-t-il dit, n'a jamais connu simultanément, dans son histoire moderne, un tel nombre de foyers de tension, de crises et de conflits. En effet, du Sahel à la Corne de l'Afrique, et de la région des Grands Lacs à des parties d'Afrique du Nord, l'instabilité s'accroît, perturbant ainsi la vie de millions de personnes et menaçant l'avenir du continent tout entier».

M. Attaf a estimé qu'il «est probablement plus préoccupant» que «le terrorisme soit devenu la principale menace pour la paix et la sécurité en Afrique, avec l'augmentation effrayante de 400% du nombre d'attaques terroristes enregistrées, durant la précédente décennie, dans le continent et une hausse de 237% du nombre de décès qui en résultent».

«L'Afrique connait, aujourd'hui, près de 63% du total de cas de décès liés au terrorisme enregistrés à l'échelle mondiale, le centre de gravité mondiale du terrorisme s'étant déplacé à la région du Sahel qui enregistre à elle seule plus de 51% de décès liés au terrorisme dans le monde, un taux qui était de 1% seulement en 2007».

M. Attaf a souligné qu'«à l'heure où ces défis s'accentuent, notre réponse diplomatique au niveau continental est plus faible, car les efforts de médiation et le processus de paix n'ont pas accompagné la dégradation de la situation, ce qui a créé un grand vide que les forces de l'instabilité  ont exploité pour se déployer davantage, et le pire c'est que  nous assistons à un recul des efforts internationaux et de l'intérêt mondial pour l'Afrique, ce qui apparait clairement à travers les restrictions imposées aux missions de maintien de la paix déployées en Afrique».

Face à cette situation, le ministre d'Etat a exprimé le soutien total de l'Algérie au président de la commission de l'UA, M. Mahmoud Ali Youssouf «dans ses démarches visant à repositionner l'UA et à redynamiser son rôle central et essentiel», soulignant «la nécessité d'une vision diplomatique africaine efficace sur le terrain, par le biais des représentants du président et de ses deux envoyés spéciaux pour engager davantage d'initiatives et mener les efforts pour instaurer une paix régionale et internationale en Afrique».

Il a par ailleurs, souligné que la responsabilité incombe aux pays membres pour engager une action collective, mettre en place des mécanismes adéquats et garantir les ressources nécessaires ainsi que l'exécution de ce qui a été convenu.

Dans ce cadre, M. Attaf a déclaré: «alors que nous nous apprêtons à lancer un nouveau processus de réforme de l'Architecture africaine de paix et de sécurité (APSA), nous ne devons pas oublier que cette structure n'est pas encore pleinement opérationnelle… Même si le Conseil de paix et de sécurité (CPS) fait du mieux qu'il peut pour réaliser le maximum, il n'en demeure pas moins que deux mécanismes essentiels de l'APSA restent inactifs, à savoir le système d'alerte précoce et la Force africaine en attente (FRA), qui constituent des éléments clés dans la prévention et le règlement des conflits».

Le ministre d'Etat a également évoqué «la spécificité relative» de l'Union africaine qui, selon lui, «réside dans la diplomatie et les efforts de médiation, et non dans les opérations militaires. Etant la plus proche des zones de conflit et la plus au fait de leurs dynamiques, l'UA a démontré par le passé son efficacité en tant que force de soutien à la paix par les moyens diplomatiques».

«Ce dont nous avons besoin aujourd'hui, c'est de réactiver ces bonnes pratiques et de les ancrer dans les différents foyers de conflit qui nécessitent encore un rôle actif de l'UA», a-t-il précisé, rappelant que «le Fonds de la paix de l'UA a été créé essentiellement pour venir en soutien aux initiatives de médiation et les activités connexes».

M. Attaf a, en outre, souligné que l'UA a souvent été obligée par le passé d'agir en premier face aux situations de conflit en Afrique, notamment à travers le déploiement rapide d'opérations militaires, et ce sous mandat du Conseil de sécurité de l'ONU, qui a la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales. De ce fait, a-t-il ajouté, notre revendication de voir ces opérations entièrement financées par les Nations unies est légitime. L'Afrique a le droit d'être traitée sur un pied d'égalité, au même titre que les autres régions qui ont bénéficié d'opérations de maintien de la paix entièrement financées par l'ONU».

Au terme de son intervention, le ministre d'Etat a affirmé que cette session est, avant tout, «un appel à assumer la responsabilité et à prendre des mesures sérieuses en faveur de solutions africaines aux problèmes africains».

APS

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