Les agriculteurs espagnols dénoncent le nouvel accord entre l'UE et le Maroc

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06/10/2025 - 12:05

La Coordination des organisations des agriculteurs et éleveurs espagnols (COAG) a dénoncé le nouvel accord illégal entre le Maroc et le Conseil de l'Union européenne (UE) sur les préférences tarifaires relatives aux produits originaires du Sahara occidental occupé.

"La Commission européenne se moque une fois de plus des agriculteurs et des consommateurs européens", a déclaré Andrés Gongora, président de la COAG au journal espagnol El Independiente. Il a affirmé que la commission agissait en violation de la décision de justice qui a invalidé l'accord entre l'UE et le Maroc et qui présentait les produits sahraouis comme étant des produits marocains.

Pour lui, la commission européenne et le Maroc " ont bafoué la démocratie de l'Union, car ni le Parlement ni le Conseil n'ont été consultés. Et, bien sûr, ni le secteur agricole ni la population sahraouie".

L'UE a décidé de signer, avec application provisoire, un nouvel accord avec le Maroc sur les préférences tarifaires relatives aux produits originaires du Sahara occidental occupé. Une démarche dénoncée, il y a quelques jours, par le Front Polisario qui estime que cet accord entend remplacer celui de 2018, dont la conclusion a été annulée par la justice européenne. Il a rejeté "avec la plus grande fermeté ce nouvel accord qui est contraire au droit international et viole directement des arrêts" de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE).

Selon le journal espagnol, le COAG prépare déjà une action devant la CJUE en réaction à cette démarche illégale. "Nous allons de nouveau faire appel (à la justice) pour empêcher que ces abus ne se reproduisent", prévient Gongora.

Selon le journal, "le mécontentement se propage parmi les membres de toutes les organisations agricoles espagnoles (...) Les acteurs du secteur rappellent l'ampleur (des effets) de l'accord conclu par Bruxelles : la moitié des produits (importés) en tant que produits marocains proviennent en réalité du Sahara occidental".

"Cela ne nous aide absolument pas", déclare, de son côté,  Efeagro Juan Jesus Lara, président de la filière tomate de l'Association des exportateurs de fruits et légumes Fepex.

Les professionnels du secteur agricole espagnol assurent que ce nouvel accord encourage la "concurrence déloyale" en plus d'être "illégal".

"Ce que Bruxelles considère comme une +aide+ au peuple sahraoui (...) n'est rien d'autre qu'une façade politique (...) une tentative de protéger un accord avec le Maroc", soutiennent les agriculteurs espagnols.

La Coordination des syndicats rappelle avoir exigé que les produits importés soient correctement étiquetés, et qu'un dialogue soit engagé avec les Sahraouis. "Mais rien de tout cela n'a été fait ", déplore-t-elle.

 

Source
APS