Les intermédiaires non bancaires, un maillon essentiel pour diversifier les sources de financement

COSOB
28/10/2025 - 12:30

Les participants à une conférence-débat sur les intermédiaires financiers non bancaires (IFNB), tenue à Alger, ont souligné le rôle clé de ces intermédiaires dans la mobilisation de l'épargne pour soutenir les besoins en financement des entreprises et des start-up, en vue d'accompagner les efforts engagés pour la diversification de l'économie nationale.

Cette rencontre a été organisée lundi soir par l'Association des diplômés de l'Institut de financement du développement du Maghreb arabe (Ifidas), sous le thème : «Intermédiaires financiers non bancaires, une alternative pour le financement de l'économie», en collaboration avec la Commission d'organisation et de surveillance des opérations de bourse (Cosob).

L'événement, qui a réuni des experts, des représentants de ministères, des cadres du secteur financier et des professionnels, a vu la présence du ministre de l'Economie de la connaissance, des Start-up et des Microentreprises, Noureddine Ouadah, du président de la Cosob, Youcef Bouzenada, et du directeur général de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci), Chakib Smail Kouidri.

Dans son allocution, M. Ouadah a mis en exergue l'importance des IFNB dans le système financier algérien qui doit s'adapter aux mutations de l'économie numérique et immatérielle, en pleine expansion.

Il a évoqué, dans ce contexte, «plusieurs réussites d'ingénieurs algériens capables de générer des revenus de plusieurs millions de dollars sans disposer d'infrastructures lourdes», ce qui démontre, selon lui, le potentiel de l'économie numérique.

Pour M. Ouadah, le développement de cette nouvelle économie «n'est plus un choix, mais une obligation», rappelant que la création de son département ministériel s'inscrivait dans cette logique et que les réformes introduites dans la loi sur l'investissement visaient à «encourager l'économie de la connaissance et valoriser l'investissement immatériel».

De son côté, le président de l'Ifidas, Ahmed Haftari, a souligné que, dans «le contexte actuel marqué par des besoins de financement croissants de l'économie nationale, les IFNB pouvaient mobiliser et orienter l'épargne vers l'investissement productif, facilitant ainsi l'accès au financement des entreprises, notamment les PME, et contribuant à l'innovation et à la diversification économique».

Ces intermédiaires, qui incluent les compagnies d'assurances, les fonds d'investissement, les sociétés de capital-investissement, les institutions de micro-finance et les plateformes de financement participatif, peuvent également renforcer la profondeur et la solidité du marché financier, a-t-il estimé.

Les IFNB, un poids de plus en plus croissant

Le président de la Cosob a affirmé que les IFNB sont devenus un instrument «très important» dans le financement des économies, citant les derniers chiffres de la Banque mondiale selon lesquels la valeur mondiale des financements non bancaires représentait environ 50% du total des actifs financiers mondiaux.

Dans ce contexte, M. Bouzenada est revenu sur les efforts déployés par les pouvoirs publics pour développer ce secteur, en présentant les principales données sur l'activité du capital-investissement en Algérie.

Le secteur compte cinq sociétés en activité, la première ayant été créée en 2008, avec une capitalisation de 19 milliards de dinars (mds DA), selon les chiffres du président de la Cosob.

Ces sociétés gèrent, pour le compte du Trésor public, des fonds d'investissements créés au niveau des wilayas pour une valeur de 58 mds DA.

A fin 2024, 169 prises de participation ont été comptabilisées pour une valeur de 7,8 mds DA, a-t-il précisé.

Pour sa part, Meriem Tarzaali, consultante et membre du Conseil scientifique de la Cosob, a mis en avant l'importance de ces acteurs non bancaires, surtout dans le contexte actuel de diversification économique, estimant que les IFNB complètent et renforcent le système bancaire traditionnel. «Ces financements participatifs ont un poids considérable et ont contribué à l'essor de nombreuses économies avancées, leur valeur ayant presque doublé entre 2011 et 2023», a-t-elle fait savoir.

De son côté, Lotfi Temam, directeur général de Tell Market, société de gestion de fonds d'investissement agréée par le ministère des Finances en 2016, a souligné le rôle des IFNB dans la création et l'accompagnement des start-up, les qualifiant de «catalyseurs pour le développement du marché financier».

Saluant la promulgation en 2025 des textes réglementaires portant sur l'activité des organismes de placement de capitaux à risque (OPCR), l'intervenant a mis en avant la contribution de ces investisseurs à la création et à l'expansion des PME, ainsi qu'à l'appui des porteurs de projets innovants.

Pour sa part, Khaled Bettaieb, consultant tunisien spécialisé dans les risques émergents et la finance digitale, est revenu sur l'expérience tunisienne dans ce domaine, en soulignant que le développement des IFNB est dicté notamment par les besoins des PME et des micro-entreprises en financement, souvent inaccessibles via le système bancaire. Ces financements alternatifs n'exigent pas de garanties, mais cherchent plutôt la valeur et la viabilité des projets, a-t-il expliqué.

Lors des débats, plusieurs intervenants ont mis en avant les opportunités offertes par ces financements pour le développement des entreprises de divers secteurs économiques.

APS

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APS