L'Algérie a affirmé, lundi à New York, par la voix de son Représentant permanent auprès des Nations Unies, M. Amar Bendjama, que briser le cercle vicieux entre la faim et les conflits était primordial pour préserver la paix et la sécurité internationales, soulignant son engagement à œuvrer de concert avec toutes les parties pour protéger les civils, faire respecter le droit international humanitaire (DIH) et soutenir une paix durable et juste dans le monde.
Dans son allocution lors d'un débat ouvert de haut niveau sur l'insécurité alimentaire liée aux conflits, intitulé «Cadrer le dialogue mondial : s'attaquer à l'insécurité alimentaire comme facteur de conflit et garantir la sécurité alimentaire pour une paix durable», M. Bendjama a indiqué que «malgré l'adoption par le Conseil de sécurité de la Résolution 2417 en 2018, qui a établi le lien entre les conflits armés et la faim, et a condamné l'utilisation de la famine comme méthode de guerre, nous assistons néanmoins à une escalade de l'insécurité alimentaire».
«Le Rapport mondial 2025 sur les crises alimentaires démontre que le conflit demeure le principal facteur des crises les plus graves, ce qui est clairement et cruellement visible au Soudan et à Ghaza», a ajouté M. Bendjama.
A Ghaza, «les tactiques de siège, les restrictions sur la nourriture, l'eau potable, le carburant et l'électricité, ainsi que les frappes répétées sur les infrastructures essentielles, ont atteint le niveau de l'utilisation de la famine comme arme de guerre», a-t-il déploré, soulignant que «l'impact de tout cela sur les civils, en particulier les enfants, a été profond et a entraîné des répercussions à long terme qui perdureront pour longtemps».
«Le lien entre la faim et les conflits alimente un cercle vicieux qu'il est essentiel de briser, si le Conseil veut s'acquitter de sa responsabilité de préserver la paix et la sécurité internationales», a relevé le Représentant permanent de l'Algérie.
Dans ce sillage, M. Bendjama a souligné que «la famine en tant que méthode de guerre ne peut jamais être justifiée, et les parties au conflit doivent protéger les civils et les systèmes indispensables à leur survie, y compris les systèmes de production alimentaire et les infrastructures hydrauliques», notant que «les parties doivent permettre l'accès à l'aide humanitaire à ceux qui en ont besoin».
Dans ce cadre, il a déclaré que «l'Algérie participe activement à ces efforts, puisqu'elle copréside le Groupe de travail sur la protection des infrastructures civiles dans le cadre de l'Initiative internationale pour renforcer l'engagement politique envers le droit international humanitaire».
«L'engagement de l'Algérie envers les travailleurs humanitaires a été réaffirmé lorsque nous avons signé, il y a deux mois, la Déclaration mondiale sur la protection du personnel humanitaire, en septembre 2025», a-t-il ajouté.
Après avoir insisté sur le fait que les solutions politiques sont indispensables, le diplomate a rappelé que plusieurs pays font face à «des pressions multiples dues aux chocs économiques, aux conditions climatiques extrêmes, à l'inflation et aux déplacements de population».
M. Bendjama a, à cet égard, assuré le «soutien de l'Algérie au développement socioéconomique comme fondement de la stabilité, à travers l'Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement qui finance des projets en Afrique, en partenariat avec le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD)».
Partant de ce principe, le représentant permanent de l'Algérie auprès de l'ONU a relevé «la nécessité pour le Conseil de sécurité d'adopter des mesures concrètes, notamment la création d'un mécanisme d'alerte précoce sur les violations liées aux systèmes d'eau et d'alimentation, ainsi que la mobilisation de ressources financières pour rétablir rapidement les services essentiels dans les contextes de conflit, en garantissant un accès humanitaire sûr et rapide, sans obstacles, et en assurant la reddition de comptes pour les attaques ciblant les infrastructures civiles».
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