Le professeur et chercheur universitaire Hadj Miliani a été honoré à titre posthume au cours d'une cérémonie organisée au Musée public national Ahmed Zabana d'Oran, à l'occasion de Youm El-Ilm (Journée du Savoir) par des chercheurs qui voient en lui une « référence dans la recherche de terrain dans le domaine de la culture académique et populaire algérienne. »
Pour le chercheur Hireche Baghdad Mohamed, du Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle d'Oran (CRASC), Hadj Miliani qui avait travaillé pendant plus de 50 ans dans plusieurs domaines culturels tels que la littérature, le théâtre, la musique et le cinéma, « s'est appuyé sur la méthodologie scientifique d'approche globale dans la compréhension de la culture algérienne. »
Présentant une communication intitulée « Questions sur la culture algérienne à travers des œuvres de feu Hadj Miliani », M. Hireche a souligné que ce dernier employait la sociologie, l'histoire, la philosophie et l'anthropologie pour comprendre la culture algérienne et sa diversité qui a traversé plusieurs étapes historiques.
« Hadj Miliani évoquait beaucoup, dans ses recherches et ses écrits, les industries culturelles, l'entrepreneuriat culturel, car il utilisait le concept du milieu environnemental pour comprendre le produit culturel algérien en se rapprochant des producteurs de la culture, en les contactant et en leur parlant, comme il l'a fait avec les pionniers de la musique raï et des meddahate », a souligné le chercheur Hireche Baghdad Mohamed.
De son côté, la chercheuse Boughandjour Fawzia, du CRASC, a rappelé que Hadj Miliani « était ouvert à tous les champs culturels et travaillait avec tous les chercheurs. Il n’était pas avare vis-à-vis des jeunes chercheurs et les incitait à travailler. »
« Hadj Miliani était considéré comme une école et une encyclopédie dans la recherche de terrain et ses techniques, ainsi que dans la manière de coordonner avec un grand nombre de chercheurs. »
Le témoignage de son frère, Mohamed Miliani, professeur d'université, était axé sur la biographie de Hadj Miliani, décédé en juillet dernier.
« Hadj Miliani lisait beaucoup, travaillait sans relâche, faisait des recherches, encadrait des projets de recherche des jeunes étudiants et contribuait à la création d'écoles doctorales. Il était passionné de théâtre, de musique, de littérature, de cinéma et du patrimoine matériel qu'il avait contribué à enrichir », a-t-il souligné.
Pour rappel, le regretté chercheur Hadj Miliani, professeur à l'Université de Mostaganem, a laissé un important lot de recherches scientifiques, de littérature collective et d'articles, dont l'ouvrage « L'Histoire de la Culture en Algérie » et « La Production Culturelle. »
Son dernier ouvrage individuel est paru en 2021 sous le titre « La pratique du théâtre en temps de guerre de 1950 to 1962. »
A l'occasion de la célébration de Youm El Ilm (journée du Savoir), le hall du musée Ahmed Zabana a accueilli une exposition de maquettes en trois dimensions des organes du corps humain, réalisées par le professeur à la retraite Bouanika Rabah, qui a utilisé, dans la conception de ces outils pédagogiques, du liquide plastique et a obtenu un brevet d’invention en 2016 auprès de l'Institut national de protection de la propriété industrielle (INAPI).
Cette exposition comporte aussi d'autres maquettes sur la carte géographique de l'Algérie et le globe terrestre. « Des méthodes simples et pas très coûteuses y sont utilisées pour aider les élèves à mieux comprendre et assimiler », selon M. Bouanika.