Le film « La Bataille d’Alger » : témoin artistique de la fraternité algéro-italienne

La Bataille d'Alger
06/11/2021 - 09:35

Sorti pour la première fois en 1966, le célèbre film algéro-italien « La Bataille d’Alger », retrace le devenir-libre du peuple algérien, prêt à donner sa vie pour libérer sa patrie du joug colonial.

Sur les traces de son concitoyen Enrico Mattei, architecte des relations amicales entre l’Algérie et l’Italie, Gillo Pontecorvo, a exploité, à travers « La Bataille d’Alger », son génie cinématographique pour porter haut le message de la révolution algérienne, quelques années après l’Indépendance.     

En plus d’être une production cinématographique dont l’esthétique chatouille l’esprit de tout cinéphile, « La Bataille d’Alger » revêt l’aspect de protecteur de la symbiose Algérie-Italie, notamment durant la période postindépendance. Cette symbiose se traduit aujourd’hui par différentes coopérations économiques, stratégiques et énergétiques.  

Du côté français, « La Bataille d’Alger » a provoqué un tollé imprévu à sa sortie. Ce qui a condamné sa projection dans les salles de cinéma françaises à la censure. Les propriétaires de ces dernières ont même été exposés à des menaces de différentes instances associatives. Le Général Gracieux a demandé à ceux qu’il qualifiait d’ « anciens combattants d’Afrique du Nord, d’Indochine, de Corée », de ne pas aller voir le film « La Bataille d’Alger. »   

En connaisseur minutieux des recoins de la Casbah d’Alger, berceau des révolutionnaires, Gillo Pontecrovo a reconstitué dans ce film le combat entre les habitants du célèbre quartier algérois et les parachutistes du Général Massu, en s’appuyant sur les souvenirs et témoignages de Yacef Saâdi, interprète de son propre personnage, héros de la guerre de Libération.

Sur le plan artistique, le classement de Sight & Sound, revue de cinéma du British Film Institute, « La Bataille d’Alger » est classé parmi les 50 meilleurs films de tous les temps. Il a également reçu plusieurs distinctions mondiales dont le prix de la Société nationale des critiques de cinéma aux États-Unis, le prix de la revue Kinema Junpo, et les Gobelets d'Or du meilleur réalisateur.