Les participants à la 1ère édition de Algeria Digital Conférence ont appelé, lundi à Alger, à l'établissement de statistiques minutieuses et à la mise en place d'un cadre réglementaire numérique pour garantir le transfert numérique dans divers domaines et concourir à la promotion de l'économie nationale.
Dans une allocution à l'occasion, le ministre de la Numérisation et des Statistiques, Hocine Cherhabil, a affirmé que le projet de loi sur le numérique, en cours d'élaboration, tend à simplifier et à élargir les mesures administratives, en sus de faciliter le transfert numérique et sécuriser les données avec le développement de la gouvernance électronique.
Il a ajouté que son secteur œuvre à renforcer le paiement électronique et à ancrer la culture numérique auprès des citoyens pour généraliser le numérique à tous les secteurs et partant réaliser le développement économique.
L'Algérie compte 450 plateformes numériques et applications, ce qui témoigne de «la forte volonté d'intégrer le monde numérique», a-t-il soutenu.
Pour sa part, le représentant du ministère de la Poste et des Télécommunications a souligné que son secteur œuvre à améliorer et à moderniser le secteur et à augmenter le débit en faveur des abonnés, en maintenant les mêmes prix d'abonnement.
Les intervenants à cette première édition organisée par la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC) et le Syndicat national du patronat citoyen du numérique (SNPC) sous le thème : Le numérique... Levier de croissance et de compétitivité, ont mis en avant l'importance d'établir des statistiques permettant de définir les besoins et priorités et de promouvoir le développement national, préconisant la mise en place d'une instance consacrée au numérique regroupant tous les secteurs et l'élaboration d'un cadre réglementaire y afférent.
A cet effet, le président du Groupement algérien des acteurs du numérique (GAAN), Bachir Tadj Eddine a plaidé pour la mise en place d'une instance spécialisée dans le numérique englobant tous les secteurs pour la prise de décisions unifiées applicables à tous les départements ministériels, institutions publiques et privées et aux différents domaines vitaux pour un véritable transfert numérique.
Pour sa part, Dr. Mohamed Saadaoui, expert en statistiques et économie appliquée, a fait savoir que la numérisation contribuait «grandement» au développement économique, appelant à l'accélération de son intégration dans les différents domaines et activités commerciales.
Il a également souligné l'importance d'établir des statistiques dans les différents domaines afin de s'enquérir des besoins, et par conséquent, fixer les priorités avec la mise en place d'un cadre réglementaire de la numérisation à même de la placer au cœur de l'économie nationale et créer de la valeur ajoutée et des emplois, en sus de faciliter les échanges commerciaux.
Pour sa part, le président de la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), Sami Agli, a affirmé que «l'économie hors hydrocarbure repose principalement sur l'intégration de la numérisation dans les différents secteurs pour contribuer au développement économique».
Il a également ajouté que la numérisation constituait un pilier essentiel pour la croissance économique, la création d'emplois, la réalisation de la valeur ajoutée et l'élimination du chômage, mettant en avant la nécessité d'introduire une vision prospective dans les économies de demain, en s'appuyant sur la numérisation et les TIC, et ce, afin de réduire les importations, favoriser l'accès à de nouveaux marchés et encourager le produit national et l'investissement.
De son côté, le président du Syndicat national du patronal citoyen du numérique, Souheil Guessoum, a relevé l'impératif d'œuvrer à lever les obstacles qui empêchent d'avancer vers la mutation numérique en vue d'une véritable relance dans plusieurs domaines.
A cet égard, il a plaidé pour la numérisation des procédures liées aux investissements afin d'accélérer l'obtention des licences et gagner du temps, mettant l'accent sur l'impératif renforcement du e-paiement dans toutes les transactions commerciales et l'ancrage de cette culture chez le citoyen au lieu du paiement en espèces.
Pour sa part, l'expert financier, Mahfoud Kaoubi, a estimé que la mutation numérique ne peut se faire qu'à travers une «réforme fondamentale» de l'organisation administrative.