Assassinat de Shireen Abu Aqleh : « la communauté internationale est interpellée pour faire face à l’apartheid sioniste »

Shireen Abu Akleh en action
12/05/2022 - 16:14

La martyre du devoir, la journaliste palestinienne, Shireen Abu Aqleh, sera inhumée demain à Al Qods. Aujourd’hui, le président de l’Etat palestinien, Mahmoud Abbas, lui a dédié une cérémonie d'adieu officielle, en présence d’une foule nombreuse constituée aussi de hats cadres qui comptent l’accompagner, demain vendredi, en masse à sa dernière demeure dans des funérailles officielles et grandioses à la hauteur de l’icône.

De très nombreux citoyens palestiniens ont déposé des fleurs aux abords de la route au passage de la voiture transportant sa dépouille dans le nord de la Cisjordanie occupée.

Compte rendu de Karima Hasnaoui pour la chaine 3 de la Radio Algérienne

 

 

 

Témoin de la série d’agressions sur les Lieux Saind d’Al-Aqsa, à Jenine et un peu partout à Ghaza et en Cis-Jordanie, l’assassinat de la correspondante de la chaine qatarie d’information continue El Jazeera depuis la Palestine est aux yeux de ses compatriotes « un acte prémédité commis en direct au vu de millions de téléspectateurs pour faire taire 25 ans de témoignages à chaud des agressions, exactions et oppressions de Palestiniens par les hordes sionistes.

Ainsi s’achève donc le parcours d’une combattante qui n’avait peur ni des obus israéliens, ni de dénoncer leurs abus contre ses compatriotes palestiniens,  les journalistes palestiniens en particulier, jusqu’à ce qu’elle tombe au champ d’honneur ce mercredi 11 mai 2022.

« Touchée par une balle réelle alors qu'elle couvrait des raids israéliens dans la ville de Jénine, elle a été transportée d'urgence à l'hôpital dans un état critique, selon le ministère qatari et des journalistes d'Al Jazeera », lit-on sur le site de la chaîne TV. Shireen Abu Aqleh portait un gilet de presse lorsqu'elle a été tuée. Elle est morte à l'hôpital, a-t-on indiqué  à la chaine qatarie. « Abu Aqleh a reçu une balle dans la tête », a précisé sa consœur d'Al Jazeera Nida Ibrahim.

Le décès de Shireen Abu Aqleh intervient près d'un an, jour pour jour, après la destruction de la tour Jalaa, où étaient situés les bureaux de la chaîne qatarie dans la bande de Ghaza, lors d'une frappe aérienne israélienne en pleine guerre entre le mouvement palestinien Hamas et l'armée de l’entité sioniste.

Son odieux assassinat n’a pas laissé indifférents tous ceux qui compatissent à son martyr et ont admiré cette voix devenue familière et témoin d’une haine sans failles et d’une violence indescriptible qui demeure impunie.

Les réactions recueillies par la chaine 3 de la Radio Algérienne témoignent de l’aura et de l’influence de cette voix inlassable qui décrivait sans demi-mots les faits, toute honte bue, des forces de l’occupant agresseur et sioniste qui ciblaient les témoins oculaires de leurs forfaits.

Pour Anouar Abou Aicha, professeur de politique à l’Université d’El-Qods, cet acte ignoble « dénote de la politique de l’armée de l’occupant sioniste basée sur le fait de ne pas avoir de témoin oculaire (…) de ses actes barbares contre le peuple palestinien ».

Témoignage du politologue Anouar Abou Aicha, de l'université d'El-Qods

 

 


 

Ahmed Wahmen, président du Forum marocain anti-normalisation, estime pour sa part que « cette assassinat est un crime de guerre qui interpelle la communauté internationale vis-à-vis de l’Apartheid sioniste et aussi l’hypocrisie et la ségrégation raciale de l’Occident à double mesure », soulignant que ce crime interpelle aussi les normalisateurs avec les criminels de guerre de Tel Aviv qui sont des complices (…) ».

Temoignage de Ahmed Wehmen, président du Forum marocain anti normalisation

 

 

 

 

De son côté, Samer Abou Achkar, coordinateur du comité de travail dans les camps de réfugiés, regrette que « la communauté internationale et le Conseil de Sécurité font de la politique du Deux poids, deux mesures puisque quand il s’agit de l’Ukraine tout le monde s’est précipité à monter des batteries de sanctions contre la Russie, alors que les sionistes commettent quotidiennement des crimes contre notre peuple (…) ».

Témoignage de Samer Abu Achkar, coordinateur des camps des réfugiés palestiniens

 

 

 


A rappeler enfin que la mort de Shireen Abu Aqleh porte à sept le nombre de journalistes tués dans les territoires palestiniens depuis 2018.

Radio Algérie Multimédia