Manifestation contre la France au Tchad : l'opposition exige la libération de ses membres arrêtés à N'djamena

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22/05/2022 - 10:02

Les principaux groupes de l'opposition armée tchadienne ont exigé samedi des militaires au pouvoir la libération immédiate et sans condition de leurs membres incarcérés après une manifestation violente contre la France le 14 mai.

Cette demande intervient alors que ces groupes discutent laborieusement depuis le 13 mars à Doha (Qatar) avec les autorités tchadiennes en vue de négociations de paix censé déboucher sur une nouvelle constitution et des élections « libres et démocratiques ».

Le 14 mai, une marche de protestation organisée à N'Djamena contre la France, accusée de soutenir la junte militaire au Tchad, et autorisée par les autorités avait été émaillée d'incidents. Sept stations d'essence du groupe pétrolier français Total avaient été vandalisées et 12 policiers blessés, selon la police.

Deux jours plus tard, cinq responsables de Wakit Tamma, la principale coalition de l'opposition, avaient été inculpés «d'attroupement ayant causé des troubles à l'ordre public, atteinte à l'intégrité corporelle de personnes, incendie et destruction de biens», et incarcérés à la maison d'arrêt de Klessoum. Le coordinateur de Wakit Tamma, Max Loangar, a de son côté été inculpé jeudi, toujours pour les mêmes motifs.

Le procès des cinq prévenus doit s'ouvrir le 6 juin. « Nous exigeons la libération immédiate et sans condition des personnes arbitrairement détenues en raison de leur participation aux manifestations », ont affirmé dans leur communiqué les groupes rebelles, condamnant «l'usage excessif de la force" et appelant leurs partisans à faire preuve de retenue et éviter tout acte incivique ».