Le premier tour de manivelle du film sur le commandant de la wilaya IV historique, le colonel Si-Mhamed Bougara, a été donné, mardi, à Ouled-Bouachraa, ouest de Médéa, par le ministre de Moudjahidine et des Ayants droit, Laid Rebigua, accompagné de la ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji.
Dans une déclaration à la presse, après le coup d’envoi du tournage des premières scènes de ce long métrage, le ministre a indiqué que ce film est un «vibrant hommage» à l’un des chefs de la Glorieuse révolution de novembre 54 et l’occasion de faire revivre l’une des innombrables épopées de la Guerre de libération.
M. Rebigua a rappelé que le tournage du film sur le martyr Si-Mhamed Bougara «témoigne de l’attachement de l’Algérie à la mémoire de ses chouhada et traduit également le souci de notre département ministériel de consolider tout ce qui touche à notre histoire par tous les moyens disponibles, notamment la production audiovisuelle, télévisuelle et radiophonique».
Il a souligné que le ministère des Moudjahidine et des Ayants droit a préparé un programme qui repose principalement sur la production de films sur les chefs et symboles de la Guerre de libération nationale, annonçant le lancement «prochain» d’un film retraçant le parcours militaire du Colonel Si El-Haouas.
De son coté, la ministre de la Culture et des Arts a souligné que cette œuvre cinématographique est «l’une des meilleures façons d’honorer la mémoire de nos chouhada et le moyen également de transcrire, à travers l’image, les grands évènements de notre histoire».
La ministre a affirmé, en outre, que les échanges et la coopération entre son ministère et celui des Moudjahidine et des Ayants droit «va se renforcer davantage», assurant que «des projets audiovisuels communs verront bientôt le jour».
Le long métrage sur le colonel Si-Mhamed Bougara, commandant de la wilaya IV historique entre 1958 et 1959, tombé au champ d’honneur le 5 Mai 1959, est réalisé par le metteur en scène du film historique «Héliopolis», en l’occurrence Djaâfar Gacem, rendu célèbre grâce à sa série télévisée «Sultan Achour 10».
Djaâfar Gacem a affirmé, en marge du tournage, que «tout sera fait pour que ce film traduise une image la plus proche du réel de ce martyr et des évènements historiques auxquels il est associé».
Considéré comme «un fin stratège militaire», le colonel Si Mhamed Bouguerra s’est distingué par ses hauts faits d’armes durant la courte période passée à la tête du commandement de la wilaya IV historique, en cumulant les succès militaires sur le terrain, malgré l’avantage dont disposait l’armée coloniale sur le plan des équipements militaires.
Chef militaire discipliné, modeste et très proche de ses hommes, Si Mhamed Bougara, faisait l’admiration de ceux qui ont servi sous ses ordres et jouissait d’une grande estime parmi les officiers et les djounoud.
C’est grâce à ces qualités que Si Mhamed Bougara est sollicité par les autres chefs de la révolution pour avis sur des questions tactiques, organisationnelles ou sur la prise de décisions militaires importantes.
Né le 2 décembre 1928 à Khemis Meliana (Ain Defla), le chahid a connu, au lendemain du soulèvement populaire du 8 mai 1945, les geôles du colonialisme. Sitôt libéré, il rejoint les rangs du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD). Il est arrêté, une seconde fois, en 1951, pour «activités politiques subversives» au sein de l’Organisation secrète (OS) et condamné à trois ans de prison.
Au déclenchement de la Révolution de novembre 54, Si M'hamed Bougara est chargé de l’organisation de la résistance armée à Amrouna, dans la localité de Tniet El-Had. Il participe, le 20 août 1956, au congrès de la Soummam et fut désigné responsable politique et membre du conseil de la wilaya IV historique, puis promu, en 1958, au grade de colonel.
Il reste à la tête de la wilaya IV historique jusqu’à sa mort, le 5 mai 1959, après un violent accrochage avec les troupes de l’armée coloniale.
APS