Sans référendum au Sahara occidental, « la guerre se poursuivra »

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29/11/2021 - 08:19

En l'absence de garanties sur la tenue "immédiate" d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental, la guerre contre le Maroc se poursuivra, a affirmé, le chef d'état-major de l'armée sahraouie Mohamed El-Ouali Akeik. 

"Après les violations marocaines, le peuple sahraoui a pris la décision de poursuivre sa lutte (...). Une fois encore, nous exigeons l'application du droit international et la décolonisation du territoire du Sahara occidental, considéré comme la dernière colonie en Afrique", a indiqué le chef d'état major de l'armée sahraouie dans une interview exclusive accordée au journal espagnol "El Salto Andalucia".  

"Il est essentiel pour nous qu'il y ait une garantie et un plan d'action spécifique", a-t-il ajouté, assurant que la seule condition pour un retour sur la table des négociations avec le Maroc, "est que le référendum (d'autodétermination) soit immédiatement appliqué".

Le chef de l'armée sahraouie a rappelé que le Front Polisario n'était pas à l'origine de la violation de l'accord de cessez-le-feu signé avec Rabat en 1991, mais plutôt le Maroc. 

A cet égard, Mohamed El-Ouali Akeik a pointé du doigt la responsabilité de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO) "qui a échoué à remplir son mandat pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination dans un délai de six mois".

"La MINURSO, le Conseil de sécurité et la communauté internationale ont tourné le dos au peuple sahraoui et à la légalité internationale", a-t-il déploré.

"Nous ne pouvons pas continuer dans cette situation confuse si nous n’avons pas la garantie que l'avenir de notre peuple sera déterminé par lui-même et par personne d'autre", a-t-il également affirmé. 

 Les entreprises travaillant au Sahara occidental doivent obtenir le consentement du peuple sahraoui

A une question sur la stratégie de guerre adoptée contre les forces d'occupation marocaine, Mohamed El-Ouali Akeik a fait savoir que "l'armée sahraouie fait face à une nouvelle situation de guerre, après le 13 novembre 2020, dans laquelle le Maroc est appuyé par des superpuissances". 

"Actuellement, l'armée marocaine veut répéter ce qui s'est passé au début de l'invasion, à travers l'élimination de tout être vivant, animal ou humain, dans les territoires sahraouis libérés ", a-t-il fait observer.

Néanmoins, Mohamed El-Ouali Akeik assure que, "l'armée sahraouie a la capacité de faire face à tous les moyens de guerre que peuvent apporter les alliés de l’envahisseur marocain ". 

L'armée sahraouie "sait comment les affronter car c'est une armée du peuple, une armée motivée par son droit inaliénable à l'indépendance, à la libération de son territoire, et c'est ce qui lui donne toute la force pour faire face aux drones, radars, satellites et tous les moyens fournis par les alliés du Maroc", a-t-il insisté.

D'autre part, et en réponse à une question sur l'exploitation illégale des ressources naturelles du Sahara occidental, le chef d'état-major de l'armée sahraouie a appelé la communauté internationale à éviter ce territoire, ses richesses, invitant les étrangers à éviter de rester dans une zone de guerre sans le consentement des gens auxquels appartient cette terre, à savoir les Sahraouis représentés par le Front Polisario.

"Nous appelons donc et réitérons cet appel aux entreprises, aux multinationales et aux Etats pour qu’ils évitent un territoire en guerre tant que le peuple sahraoui ne donnera pas son consentement", a-t-il ajouté.

Mohamed El-Ouali Akeik  a souligné, par ailleurs, que la légitimité du Front Polisario ne reposait pas uniquement sur le dernier verdict (du Tribunal de l'UE) rendu le 29 septembre dernier. Il a fait savoir que, "tout au long des 46 années d'occupation marocaine, toutes les institutions, tous les experts de la légalité internationale ont clairement affirmé que le Sahara occidental n’est pas le Maroc (...) et que seul le peuple sahraoui et son représentant, le Front Polisario, avaient le droit de s'exprimer " au nom du Sahara occidental.