Les prix du pétrole se sont redressés lundi à l'orée d'une semaine qui s'annonce mouvementée entre évaluation de la demande, négociations sur le nucléaire iranien et réunion de l'Opep+, après leur lourde chute de vendredi due à la détection d'un nouveau variant, Omicron.
Ce lundi matin, le baril de Brent pour livraison en janvier bondissait de 4,13% à 75,72 dollars, et à New York, le WTI pour le même mois gagnait 4,67% à 71,33 dollars.
Les deux références du brut ont perdu vendredi plus de 10% en l'espace d'une seule séance, une première depuis les débuts de la pandémie, en avril 2020.
Selon les analystes, le pétrole brut reprend du poil de la bête lundi après le choc provoqué par l'annonce de la détection d'un nouveau variant de Covid-19 en Afrique du Sud.
Mais les inquiétudes autour de ce nouveau variant, qui pourrait faire dérailler la reprise économique et les plans de certaines banques centrales, sont loin d'être dissipées, ajoutent-il.
Le variant Omicron du coronavirus présente "un risque très élevé" au niveau mondial, a d'ailleurs mis en garde l'Organisation mondiale de la santé (OMS) lundi.
Elle souligne que de nombreuses inconnues demeurent : sa contagiosité, le niveau de protection conféré par les vaccins anti-Covid existants, la gravité des symptômes.
En attendant, de nombreux pays ont pris des mesures qui entravent les déplacements des biens et des personnes, lestant d'autant la demande de brut.
Aux Etats-Unis, qui venaient de se rouvrir au monde début novembre, les frontières seront fermées à partir de lundi aux voyageurs venant de huit pays d'Afrique australe. Le Japon a décidé lundi de se refermer à tous les visiteurs étrangers.
Dans ce contexte, la réunion jeudi des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de leurs alliés via l'accord Opep+ s'annonce cruciale.
Les analystes s'attendent à ce que le groupe Opep+ fasse une pause dans sa marche d'augmentation de l'offre, compte-tenu de l'impact potentiel des mesures induites par le nouveau variant sur la demande.
L'organisation laisse encore chaque jour quelque 4 millions de barils sous terre par rapport à son niveau de production de référence.
Les investisseurs surveillent également les discussions autour de l'Iran, producteur historique de l'Opep écarté du marché depuis 2018.
Téhéran s'est dit lundi "fermement déterminé" à parvenir à un accord avec la communauté internationale sur le dossier nucléaire, lors des pourparlers qui reprennent à Vienne, par la voix du porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères.