Le terroriste arrêté Meraghni El-Hadj Ali, dit "Akil", a avoué son implication, via les réseaux sociaux, dans la planification de l'exécution d'opérations terroristes en Algérie, estimant avoir été fourvoyé par des organisations qui "font du djihad un fonds de commerce".
Dans des aveux, diffusés mardi par la Télévision algérienne, le terroriste arrêté, qui avait auparavant été actif dans un groupe terroriste en Syrie, a donné des détails sur ses contacts, début septembre 2022, avec le groupe "Etat islamique en Afrique de l'ouest", après avoir prêté allégeance dans une vidéo envoyée aux chefs de l'organisation leur exposant les plans d'un nouveau groupe terroriste, visant à "frapper des sites pétroliers dans le sud du pays et prendre pour cibles de hauts responsables de l'Etat".
Après avoir reçu l'aval, il a décidé de commencer l'"enrôlement". Pour ce faire, il s'est rendu à Alger où il a contacté le dénommé Hamza Safsaf (avec qui il avait fait traverser clandestinement la frontière libyenne à un individu recherché), lequel lui a proposé de "mener un acte terroriste dans la capitale par l'assassinat d'éminentes personnalités pour un maximum de retentissement médiatique", a-t-il raconté.
Tous ces plans ont été déjoués grâce à la vigilance des services de sécurité spécialisés qui l'ont arrêté après avoir suivi ses contacts avec un jeune qu'il voulait recruter sur Facebook , a-t-il précisé.
Le terroriste a reconnu avoir pris conscience, après des années d'activités terroristes, qu'il était "dans l'erreur" et que ses activités étaient "contraires à la charia".
Les jeunes sont dévoyés et fourvoyés par ignorance et à cause de l'incitation de prédicateurs et de faux comptes sur les réseaux sociaux, a-t-il ajouté.
Né en 1986 à El Oued, le terroriste arrêté a raconté ses débuts dans l'action armée, citant certains prédicateurs qui l'avaient influencé à l'instar d'El Arifi et El Qaradhaoui qui prônaient l'action armée en Syrie.
Il a indiqué avoir rallié le mouvement islamiste dit "Ahrar al-Sham", où il a séjourné durant une courte durée dans un camp d'entrainement basé dans une région syrienne, dans laquelle il est entré illégalement via la frontières turque.
Evoquant sa décision de quitter ce mouvement terroriste, Meraghni a expliqué que "la majorité des responsables étaient fourbes et matérialistes et faisaient du Djihad un fonds de commerce. Ils possédaient des biens en Turquie et se servaient des jeunes fourvoyés pour mener leur guerre", a-t-il ajouté. Il a rappelé, également, son retour au pays et son arrestation par les services de sécurité, avant sa condamnation à trois (3) ans de prison pour appartenance à un groupe terroriste activant à l'étranger.
Sorti de prison en 2016, le terroriste tente de mener une vie normale jusqu'à ce qu'il se mette à tisser "des liens d'amitié douteux" sur les réseaux sociaux, parmi lesquels un contact tunisien. Ce dernier a convaincu Meraghni de retourner au mouvement autoproclamé "Etat islamique" et de tenter de mener une activité terroriste en Algérie.
Enfin, le terroriste a exprimé ses regrets, implorant "la grâce ou la commutation de sa peine".
Il a appelé les jeunes à "ne pas emprunter ce chemin qui ne peut avoir pour issue que la prison, la mort ou l'égarement ".
Meraghni n'a pas manqué, à l'occasion, d'exhorter "les terroristes ayant été impliqués avec des groupes armés à laisser tomber l'action armée et à se rendre aux services de sécurité".