L'envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, est "à pied d'œuvre" pour tenter de trouver une solution politique au conflit dans la dernière colonie d'Afrique, a annoncé la Maison Blanche citant un haut responsable américain.
"Nous avons maintenant un envoyé de l'ONU (au Sahara occidental), Staffan de Mistura, l'un des diplomates les plus expérimentés au monde. Nous avons travaillé en étroite collaboration avec les parties (en conflit) pour garantir que Staffan soit nommé à ce poste", a dit à la presse le responsable américain, dans un briefing de fin d'année sur la situation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
Le nouvel émissaire pour le Sahara occidental qui a pris ses fonctions début novembre, "est maintenant à pied d'œuvre, ce qui nous semble assez important pour garder ce conflit sous contrôle et essayer de trouver une résolution politique", a assuré le responsable américain.
Pour rappel, le Congrès américain a décidé récemment de restreindre le soutien financier accordé au royaume du Maroc dans le cadre des exercices militaires multilatéraux, des fonds conditionnés désormais à l'engagement de Rabat pour une solution politique au conflit au Sahara occidental, selon le budget défense 2022 approuvé récemment par les deux chambres du Parlement des Etats-Unis.
Cette mesure constitue un camouflet pour Rabat qui, le mois dernier, a engagé le cabinet de conseil en lobbying Akin Gump pour peser sur les décisions américaines en matière de défense.
Ainsi, le budget défense des Etats-Unis pour l’année 2022 prévoit que les fonds rendus disponibles au titre de cette loi ne doivent être utilisés par le secrétaire à la Défense pour soutenir la participation des forces marocaines dans les exercices multilatérales organisés par le Pentagone que si le secrétaire à la Défense constate, en consultation avec le chef de la diplomatie américaine, que le Maroc s'est engagé dans la recherche d’une solution politique au Sahara occidental.
La disposition budgétaire s'inscrit à l'opposé de la décision de l'ex-président Donald Trump de reconnaître la prétendue "souveraineté" du Maroc sur le Sahara occidental, et réaffirme également la position du Congrès américain, notamment du Sénat, à l'égard de ce conflit.