Le ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base, M. Lakhdar Rakhroukh, a affirmé, lundi à Alger, que les pays concernés par la route transsaharienne, dont le taux d'avancement des travaux a atteint 90%, sont appelés à se préparer à faire de cet axe continental un corridor économique par excellence.
M. Rakhroukh a indiqué, lors des travaux de la 75e session de la réunion du Comité de liaison de la route transsaharienne (CLRT), « qu'une fois les travaux de réalisation achevés, les pays concernés doivent se préparer à faire de cette route un corridor économique, en élargissant le cadre des consultations avec les autres secteurs concernés, à savoir les Finances, le Commerce, les Transports, et ce pour promouvoir les échanges et faciliter les opérations commerciales » entre les pays traversés par la Transsaharienne.
L'ouverture de la réunion du Comité, qui regroupe les représentants de l'Algérie, de la Tunisie, du Mali, du Niger, de Nigéria et du Tchad, s'est déroulée en présence du ministre des Finances, M. Laaziz Faid, du ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, M. Tayeb Zitouni, et du ministre des Transports, M.Youcef Cherfa.
Cette rencontre de deux jours, examinera l'avancement des travaux de la réalisation de la route « stratégique », ainsi que les mécanismes visant à faire de cette route un corridor économique, conformément à ce qui a été convenu lors de la 73e session du Comité, tenue à Alger en juin 2022, en vue de « promouvoir les échanges commerciaux, qui sont parmi les axes les plus importants inscrits à l'ordre du jour, et de mobiliser les ressources pour ce projet, qui devrait désenclaver les populations de nos pays », a précisé le ministre.
M. Rakhroukh a ajouté que les six pays concernés par ce projet ont convenu durant la réunion du Comité à Alger en juin 2022 de faire « de cette route un corridor économique selon une vision d'intégration et de développement, par des méthodes de gestion modernes, via la valorisation et l'exploitation optimale de ce projet, notamment pour promouvoir et faciliter les échanges commerciaux ».
La réunion se déroule avec la participation des représentants de la Banque Islamique de Développement et de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement.
Lancement prochain des travaux du projet de la route Tindouf-Zouirete
S'agissant des tronçons dont les travaux n'ont pas encore été entamés, notamment au Mali, M. Rakhroukh a évoqué « l'éventuelle contribution de l'Algérie au lancement de la réalisation, en particulier pour les tronçons reliant les frontières algéro-maliennes et la région de Kidal ».
Evoquant l'importance de cette route continentale comme « vecteur de développement socioéconomique et source d'amélioration des conditions de vie et de la stabilité » dans les pays concernés, le ministre a souligné que « le soutien continu de l'Algérie pour le parachèvement de la réalisation de la route transsaharienne s'inscrit dans le cadre des efforts du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, en faveur des questions africaines, à travers sa vision pour la promotion des mécanismes de coopération et de développement ».
Les projets structurants, à l'instar de la route transsaharienne, de la dorsale africaine en fibre optique et du gazoduc reliant l'Algérie et le Nigeria, traduisent la volonté et l'engagement de l'Algérie de réaliser l'intégration régionale dans le continent, a-t-il ajouté.
Ces projets traduisent, également, l'intérêt accordé par le président de la République à « la promotion de la coopération dans le but de réaliser le développement dans le continent à travers la création de l'Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement en 2020 et la consécration d'un milliard de dollars pour le financement des projets de développement, dont ceux des infrastructures en Afrique », a-t-il poursuivi.
M. Rakhroukh a affirmé, dans ce cadre, que la route transsaharienne, une des priorités stratégiques de l'Algérie, est liée à d'autres projets, dont la route reliant Tindouf à Zouerate, en Mauritanie, sur une longueur de près de 800 km, qui se veut une pénétrante importante vers l'Afrique de l'Ouest.
Les travaux de réalisation, dont le lancement « est prévu pour bientôt », seront pris en charge par un groupe d'entreprises algériennes après la finalisation des études techniques en septembre prochain, sous la supervision d'un bureau d'études public algérien, avec l'examen de la possibilité de relier cet axe à la route transsaharienne.