Utilisation des eaux épurées dans l'irrigation : vers l'installation d'un comité multisectoriel  

eau_epuree.j
11/07/2023 - 17:02

Un comité multisectoriel sera installé incessamment pour tracer une feuille de route permettant de développer davantage l'utilisation des eaux épurées dans l'irrigation agricole, a annoncé mardi à Alger, le président de la Chambre nationale d'agriculture (CNA), Mohamed Yazid Hambli.

"Le comité qui regroupera plusieurs secteurs dont l'agriculture, l'hydraulique, l'environnement et les énergies renouvelables, la santé en plus des professionnels du secteur, permettra de coordonner les efforts en vue d'aboutir à des solutions adaptées pour optimiser l'utilisation de cette ressource importante dans l'irrigation des cultures et faire face au stress hydrique provoqué par le changement climatique", a expliqué M. Hambli lors d'une Journée technique sur l'utilisation des eaux épurées dans l'agriculture, tenue au siège de la CNA.

 Le comité aurait pour principal objectif la mise en place d'un cadre organisationnel qui permettrait d'augmenter la cadence de l'utilisation des eaux épurées dans le secteur agricole, en vue d'atteindre le taux de 40% fixé par le président de la République lors de la dernière réunion du Conseil des ministres, a expliqué de son côté le directeur de l'exploitation et de la maintenance à l'Office national de l'assainissement (ONA), Salah Lahlah.

"Nous disposons d'un parc de 210 stations d'épuration à l'échelle nationale qui nous permettra d'augmenter de manière substantielle le volume des eaux usées épurées dans l'irrigation", a-t-il souligné, tout en considérant que cette ressource "inépuisable" constituait "une alternative intéressante et efficace pour faire face au stress hydrique".

Cela permettra de diminuer la pression de la demande sur les ressources conventionnelles notamment celles souterraines qui constituent un réservoir stratégique pour la sécurité hydrique et alimentaire du pays, a-t-il indiqué.

Abondant dans le même sens, le sous-directeur de l'irrigation et de l'adaptation de l'agriculture au changement climatique au niveau du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Halim Benmessaoud, a estimé que les eaux traitées devrait contribuer à une augmentation considérable des surfaces irriguées, d'où l'importance, selon lui, d'adopter des solutions innovantes pour optimiser l'exploitation de cette ressource.

"Actuellement, les capacités de traitement des eaux usées par les stations d'épuration dépassent les 480 millions de mètres cubes par an", a-t-il avancé, ajoutant que cette quantité est "largement suffisante pour l'irrigation de 100.000 hectares".

Les surfaces irriguées par cette ressource non conventionnelle sont en augmentation. Elles sont passées de 1.000 hectares en 2019 à 4.000 hectares en 2021, a-t-il fait savoir.

Au-delà de sa contribution dans la diversification de la ressource hydrique, les experts présents à cette rencontre ont mis en avant les vertus avérées de l'eau usée épurée dans le développement de l'agriculture écologique.

 "Cette eau contient des éléments minéraux essentiels à la croissance et au développement des plantes", affirment-ils, en citant notamment l'azote, le phosphore et le potassium.

 "Son utilisation contribue donc à minimiser l'utilisation des engrais chimiques", ont-ils conclu.