Badis Khenissa : « la France a du mal à concevoir que la françafrique tend à disparaitre »

30/07/2023 - 11:18

« La françafrique tend à disparaitre et cela constitue une perte de dividendes pour la France, qui a du mal à le concevoir », analyse, ce dimanche matin, Badis Khenissa, expert en relations internationales. « C’est pourquoi, elle met en place depuis quelques années déjà ce que l’on peut appeler des médias mercenaires, comme France24, qui est un levier du plan machiavélique, pernicieux et belliqueux de la France d’empêcher l’Afrique de s’affranchir de l’ancienne puissance coloniale, et qui cible en particulier l’Algérie, car elle est devenue une locomotive de l’Afrique et un porte-voix des peuples opprimés », explique l’expert.    

Membre de l’Observatoire national de la société civile, où il préside la commission coopération et de la communauté nationale à l’étranger, Badis Khenissa, estime, dans l’émission l’Invité de la rédaction de la Chaine 3, que « cette dichotomie que l’on constate entre le discours officiel de la France, supposément berceau des droits de l’Homme et de la liberté d’expression, et son attitude complètement à l’opposée, cette incohérence diplomatique de la France, s’explique par son recul sur le continent africain : la françafrique tend à disparaitre et cela constitue une perte de dividendes, ce que la France a du mal à concevoir .»

Dans ce contexte, il considère que la France, animée par ce néocolonialisme qui lui colle à la peau, n’accepte pas le redéploiement de l’Algérie. Il conseille à l’ancien colon de « reconsidérer ses relations avec l’Algérie » et rappelle que « l’Algérie souveraine s’est affranchie de l’ancienne puissance coloniale et n’hésite plus à rompre ses relations diplomatiques avec la France ».

« Aujourd’hui, nous vivons de manière factuelle l’illustration de cette Algérie nouvelle, cette Algérie conquérante, ambitieuse, audacieuse, qui a renoué avec l’espoir et qui, au lendemain de l’élection du président de la République Abdelmadjid Tebboune, est en train de mettre en place un redéploiement diplomatique au sein d’abord du continent africain mais aussi, sur l’échiquier international », indique Badis Khenissa.

« L’Algérie, porte-voix des sans voix, dérange »

Il précise qu’un nouvel ordre mondial est en train de se dessiner sur les plans politique et économique et que l’Algérie, dans cette équation, a su être « un acteur majeur, à travers sa diplomatie que l’on peut qualifier de bienveillante et de prospective, une diplomatie altruiste et pragmatique ». Cette Algérie nouvelle, qui agit dans l’intérêt des Etats et des peuples, dérange, car à travers ce redéploiement diplomatique, elle redessine aussi les valeurs fondatrices de certains organes tels que le Conseil de sécurité de l’ONU.

Tout en rappelant qu’il y a quelques mois, l’Algérie a fait barrage à une tentative de hold-up menée par l’entité sioniste au sein de l’Union africaine, il réaffirme la volonté de l’Algérie de faire entendre sa voix et celle des peuples qu’elle représente et des causes justes, au sein du Conseil de sécurité de l’Onu comme au niveau africain. « Le continent africain est aujourd’hui animé par une jeunesse dynamique, cultivée, ambitieuse, qui renoue avec l’espoir et qui entend bien s’affranchir du dictat des pays occidentaux, avec à leur tête la France, pour qu’il n’y ait plus cette attitude à géométrie variable, où l’occident se place en donneur de leçon, tout en niant à l’Afrique son droit au développement », insiste l’expert.

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