Lors d’une conférence de presse animée, ce mardi au CIC (Centre international des conférences Abdelatif Rehal d’Alger), par M. Ahmed Attaf, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, il a été annoncé l’initiative du président de la République pour une sortie de crise au Niger voisin, une crise qui menace d'une déstabilisation, voire d’embrasement, de toute la région.
L'initiative du président de la République, telle qu'exposée par le Chef de la diplomatie algérienne, repose d'abord sur un ensemble de fondements et de principes, à commencer par le rejet catégorique de tout changement en dehors des règles constitutionnelles d'un pays, tout en insistant qu'une solution pacifique est encore possible et contre toute intervention étrangère et militaire.
Le deuxième fondement de l'initiative du président de la République est celui de soumettre cette initiative à l'opinion internationale dans un souci de transparence et pour la mobilisation de toutes les parties mobilisées pour une solution de paix.
Par le troisième fondement, le président de la République a voulu conférer à son initiative le caractère de souplesse et de flexibilité à même de permettre l'adhésion la plus large possible et son enrichissement par toutes les parties concernées par le conflit.
Le quatrième fondement place la crise du Niger dans un contexte transcendant la dimension nationale à la régionale, à savoir la dimension de la région du Sahel.
Le cinquième fondement de l'initiative du président de la République repose sur le principe de négociations continues et soutenues entre l'ensemble des frères et partenaires de bonne volonté désireux de parvenir à une solution pacifique à la crise au Niger.
Une initiative en six chapitres pour la paix au Niger en six mois
S'agissant du plan de sortie de crise proprement dit, M. Ahmed Attaf a bien expliqué qu'il s'articule autour de six chapitres, fruit de moult actions et d'intenses tractations menées par le président de la République et du chef de la diplomatie algérienne dès les débuts de la crise qui sévit dans ce pays voisin, et qui s’est déclenchée, rappelons-le, le 26 juillet dernier par la destitution du président Bazoum par sa propre garde présidentielle.
Le premier chapitre soutient le principe de l'illégitimité de tout changement en dehors du cadre constitutionnel. A ce propos, M. Attaf a fait savoir que l'Algérie compte, dans ce sens, soumettre, lors du prochain Sommet de l'Union africaine, ses propositions pour la consolidation de ce principe et les mécanismes de sa concrétisation sur le terrain pour mettre fin à l'ère des coups d'Etat.
Le deuxième chapitre prévoit une période de six mois pour la cristallisation et la réalisation de la solution politique garantissant le retour à l'ordre constitutionnel et démocratique au Niger dans le cadre d'un Etat de droit.
Au troisième chapitre, il est prévu la formulation des assises politiques pour une sortie de crise avec la participation et l'accord de l'ensemble des parties concernées par le conflit sans exclusion.
Ces préparatifs doivent se tenir sous l'égide d'une autorité civile présidée par une personnalité de consensus jouissant du respect et l'acceptation par tous les courants de la classe politique nigérienne et devant aboutir au recouvrement de l'ordre constitutionnel dans le pays.
Le quatrième chapitre traite des garanties de la pérennité de la solution politique et sa validation par tous les acteurs du conflit dans le processus résorption de la crise politique.
Le cinquième chapitre souligne l'approche participative de cette démarche et dans laquelle l'Algérie se chargera de l'initiation d'intenses pourparlers avec toutes les parties concernées qui contribueront et soutiendront la solution politique.
Le sixième chapitre suggère la tenue d'un congrès international pour le développement dans la région du Sahel pour la mobilisation des financements nécessaires pour la réalisation des programmes de développement dans cette région. Le niveau de développement dans étant la seule condition pour la pérennisation de la paix et de la sécurité, souligne encore le président de la République.