Le baril de Brent a terminé la séance de mercredi à plus 96,5 dollars, propulsé par la contraction des stocks de brut aux Etats-Unis.
Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en novembre, a pris 2,75%, à 96,55 dollars.
Pour sa part, le baril de West Texas Intermediate (WTI), principale variété américaine, pour de même échéance, a bondi de 3,63%, pour achever sa course à 93,68 dollars, une première depuis fin août 2022.
Déjà ostensiblement dans le vert, les cours ont passé la vitesse supérieure après la publication du rapport de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA), qui a fait état d'une diminution de 2,2 millions des stocks commerciaux de brut durant la semaine achevée le 22 septembre.
Cette baisse est nettement plus importante que les prévisions des analystes, qui attendaient un repli de 900.000 barils, selon un consensus établi par l'agence Bloomberg.
La teneur du rapport a déboussolé une partie des opérateurs, qui ont relevé une série d'éléments qui auraient dû justifier, au contraire, une augmentation des réserves américaine d'or noir.
L'activité des raffineries, principales consommatrices de brut, a ainsi brutalement décéléré, avec un taux d'utilisation descendu à 89,5%, au plus bas depuis six mois.
Autre élément théoriquement de nature à faire gonfler les stocks plutôt qu'à les faire baisser, la forte hausse des importations de brut (+11% sur une semaine), qui n'ont plus été aussi élevées à cette époque de l'année depuis cinq ans.
Quant aux exportations, elles ont reflué (-21%), là encore un facteur à même de favoriser un renforcement des stocks aux Etats-Unis.
"Tous ces chiffres devraient donner une hausse" des stocks, pas une baisse, se sont étonnés des analystes, pour qui cette publication est "une énigme".
"Mais les opérateurs spéculatifs se moquent bien de tout ça", ont-ils ajouté. "Ils ne s'intéressent qu'au chiffre principal (la baisse des stocks) et ils vont renforcer leurs positions à l'achat."
Le marché a également fixé son attention sur le niveau des réserves à Cushing (Oklahoma), principal terminal de livraison du WTI aux Etats-Unis, qui sont tombées au plus bas depuis 15 mois.
La lame de fond qui a suivi a porté le Brent jusqu'à 97,06 dollars, un niveau plus fréquenté depuis dix mois.
Désormais, le franchissement du seuil symbolique de 100 dollars le baril pour le Brent "paraît inévitable", selon les analystes. "Le marché est lancé."