Invité à livrer sa vision, en tant que fin observateur de la scène politique internationale, sur les enjeux d’un nouvel ordre mondial visiblement en pleine gestation, le politologue et directeur du magazine Afrique Asie, Madjed Nehmé, a confirmé la tendance vers la fin de l’unipolarité du monde.
Jusque-là, et depuis la première guerre du Golfe, en 1991, explique-t-il, les Etats Unis et l’Occident ont imposé au monde leur hégémonie dans toute sa férocité en bafouant le droit international.
Madjed Nehmé, qui s’exprimait ce matin à l’émission L’invité de la rédaction de la chaine III de la Radio Algérienne, a rappelé que cette hégémonie « a commencé lors de la première guerre du Golfe et les sanctions contre l’Irak qui ont causé la mort d’au moins 1,5 million de civils ». Il rappelle aussi « la fameuse phrase de Madeleine Albright, alors secrétaire d’Etat américaine, et qui, en réaction au fait que près de 500 000 enfants sont morts du fait de l’embargo américain imposé, a répondu : et alors, c’est le prix à payer (…) Elle a ensuite regretté sa phrase qui aurait dû la conduire au Tribunal pénal international du fait qu’il est clairement avéré que c’est là un crime contre l’humanité, un génocide ».
Il n’a pas omis de rappeler que « le Conseil de sécurité des Nations unies est devenu une simple boite d’enregistrement » des décisions unilatérales de l’Occident qui agi à l’encontre du droit humanitaire et international et en toute impunité.
Finalement, mis à part les milliers de morts, les sanctions contre l’Irak n’avaient servi à rien, ce qui a poussé les Américains, rappelle-t-il, à engager une deuxième guerre du Golfe en 2003.
Il souligne qu’à présent, « plusieurs autres puissances commencent à émerger telles que la Chine, l’Inde, la Russie et bien d’autres. Ces nouvelles puissances n’acceptent plus le diktat imposé par l’Occident, notamment à travers le dollar qui devient plutôt un moyen de guerre et non une monnaie d’échange ».