« Une vie vaut une autre vie ». Une phrase que Karim Zeribi, consultant et éditorialiste presse en France, réitère pour mettre un doigt accusateur sur les médias occidentaux dans leur traitement à géométrie variable de l’actualité internationale, en particulier lorsqu’il s’agit de la question palestinienne.
M. Zeribi qui s’exprimait ce matin à l’émission l’invité de la rédaction de la chaine III de la radio algérienne, a expliqué que la situation explosive qui prévaut présentement en Palestine n’est que la conséquence des décennies d’humiliations dans l’indifférence totale des médias et des politiques.
Nous assistons à cette « indignation à géométrie variable, cette approche médiatique qui tend à privilégier des victimes plutôt que d’autres », a-t-il poursuivi en faisant remarquer que ces mêmes médias, « au lieu de s’adonner au traitement faussé » et biaisé « de l’information, devraient se poser la question sur les raisons de cette situation dramatique, sur l’occupation, les humiliations quotidiennes depuis 56 ans, sur la colonisation subie par les Palestiniens qui sont dans la désespérance la plus totale ».
Il explique qu’il y a « une réalité politique en Palestine que les médias occidentaux refusent de traiter, ne veulent pas la regarder en face (...) Comment voulez-vous avoir une génération apaisée lorsqu’elle n’a vécu qu’une prison à ciel ouvert (Ghaza) et que vous voyez votre pays grignoté petit à petit avec des centaines de résolutions de l’ONU bafouées. Comment les médias peuvent passer à côté de cette réalité ? », s'interroge-t-il.
Autre sujet : « lorsque l’Ukraine est occupée, c’est le monde entier qui se mobilise, mais lorsque la Palestine est occupée depuis des décennie avec toutes sortes d’humiliations quotidiennes subies par la population, c’est l’indifférence du monde entier. Comment peut-on vivre ça ? Cela veut dire qu’il y a des forces qui veulent créer le désordre et le chaos »
Et ce traitement médiatique à géométrie variable pratiqué depuis des décennies en Occident touche à plusieurs problématiques. Sur la question des migrants, M. Zeribi souligne qu’un « migrant ukrainien semble mieux valoir qu’un migrant syrien, alors qu’aucun d’entre les deux ne le fait par plaisir. Dans les médias occidentaux, mais aussi dans la classe politique occidentale, on utilise des mots péjoratifs et négatifs dès il s’agit d’un migrant syrien par exemple (…) Qu’est-ce qui fait la différence entre les deux à part la nationalité, les origines, la religion… ? »
Autre sujet : « lorsque l’Ukraine est occupée, c’est le monde entier qui se mobilise, mais lorsque la Palestine est occupée depuis des décennie avec toutes sortes d’humiliations quotidiennes subies par la population, c’est l’indifférence du monde entier. Comment peut-on vivre ça ? Cela veut dire qu’il y a des forces qui veulent créer le désordre et le chaos », fait encore remarquer M. Zeribi.