Le Procureur général près le tribunal criminel d'appel à Alger a requis, mardi, des peines allant de 10 ans de prison ferme à la peine capitale à l'encontre des accusés dans l'affaire du meurtre de Djamel Bensmail en août 2021, à Larbaâ Nath Irathen, dans la wilaya de Tizi Ouzou.
Le procureur général a requis la peine la plus lourde, à savoir la peine capitale à l'encontre des individus accusés d'actes terroristes et subversifs attentatoires à la sécurité de l'Etat, à l'unité nationale et à la stabilité des institutions ainsi qu'à leur fonctionnement normal, en semant la terreur au sein de la population et en créant un climat d'insécurité par l'agression morale et physique contre les personnes, mettant leurs vies et leurs biens en danger.
Les accusés ont, également, commis le délit de participer à un homicide volontaire avec préméditation, délit d'agression portant atteinte à l'intégrité territoriale et complot, délit de la mise à feu volontaire des forêts ayant entrainé la mort de plusieurs personnes, délit de torture, discours de haine et participation dans les associations et groupes dont les activités sont passibles de peines prévues par l'article 87 du Code pénal.
S'agissant des accusés pour les délits d'incitation à l'attroupement armé, incitation à la violence contre les membres de la force publique durant l'accomplissement de leurs missions, incitation au sabotage des biens d'autrui, création et gestion d'un site électronique dédié à la promotion de programmes, d'idées, d'informations, de dessins ou encore de photos susceptibles d'attiser la discrimination et le discours de haine dans la société, le procureur général a requis une peine maximale de dix ans (10) de prison ferme.
Dans son long réquisitoire, le procureur général a affirmé que toutes les preuves, pistes, vidéos et investigations relatives à cette affaire démontrent que l'incendie, l'assassinat et le lynchage du cadavre du jeune Djamel Bensmaïl dans la région de Larbaâ Nath Irathen étaient "un piège ourdi et orchestré" par nombre d'accusés "sur ordre du terroriste Ferhat M'heni, en vue de semer le trouble et la zizanie et porter atteinte à l'intégrité de la patrie".
Il a été établi, selon le Procureur général, que "douze (12) accusés appartenaient au mouvement terroriste "MAK" du fait de preuves irréfutables. Ces derniers avaient incendié la région sur ordre direct du terroriste Ferhat M'heni et avaient fait croire aux habitants locaux que Djamel Bensmaïl était l'auteur des faits, dans le but de semer le trouble et la zizanie et porter atteinte à l'unité nationale".
Le Procureur général a précisé que les accusés dont "l'appartenance au MAK a été établie suite à leurs aveux à la cour et à l'enquête électronique menée sur leurs comptes Facebook", ont semé un sentiment de haine, de discrimination et de racisme ayant poussé les autres accusés à commettre des actes de barbarie sur la dépouille du défunt, ainsi que des actes de sabotage sur les biens d'autrui.
Pour rappel, le tribunal criminel de première instance de Dar El-Beïda avait prononcé, le 24 novembre 2022, des peines à l'encontre de 94 accusés dans la même affaire.
Le tribunal avait condamné 49 accusés à la peine capitale, 28 accusés à des peines allant de deux (02) à dix (10) ans de prison ferme, et en avait acquitté 17 autres.