L'occupation marocaine qui persiste dans ses mensonges et sa propagande tendancieuse vient d'essuyer un nouveau revers au niveau international, a affirmé le représentant du Front Polisario en Europe et auprès de l'Union européenne, Oubi Bouchraya Bachir, prévenant le Conseil de sécurité que la persistance de la politique marocaine à l'égard de la question sahraouie risquait d'amener l'émissaire onusien pour le Sahara occidental à jeter l'éponge.
Dans une déclaration à l'APS, M. Bouchraya Bachir a précisé que "la réfutation, par le porte-parole du Secrétaire général des Nations Unies, Stéphane Dujarric, de tous les mensonges relayés par les médias du Makhzen sur la prétendue présence d'enfants soldats lors de la visite de l'Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf, est un nouveau revers pour l'occupation marocaine".
"Même si l'Union européenne et les organisations internationales des droits de l'homme apportent sans cesse des démentis à toute la propagande tendancieuse marocaine, l'hystérie du Makhzen ne s'arrêtera pas car la colonisation est un phénomène qui repose sur le mensonge et la falsification", a soutenu le diplomate sahraoui.
Concernant la première tournée de Staffan de Mistura dans la région et sa visite dans les camps de réfugiés sahraouis, le responsable sahraoui a indiqué qu'elle visait à établir un contact direct avec les deux parties au conflit et les deux pays voisins. "C'est une étape procédurale plus qu'autre chose", a-t-il dit.
Et d'ajouter que "la visite a permis à l'émissaire de l'ONU de découvrir le vécu du peuple sahraoui en lutte et la réalité des institutions de la République sahraouie, en allant directement à la rencontre des responsables sahraouis et des différentes composantes du peuple pour écouter les véritables aspirations des Sahraouis sans aucun intermédiaire et loin des mensonges produits par la machine de propagande marocaine".
Le Front Polisario, seul représentant légitime du peuple sahraoui, "n'a soumis aucune proposition à l'envoyé onusien Staffan de Mistura, mais a réaffirmé sa position constante dans un contexte marqué par une nouvelle donne depuis le 13 novembre 2020, avec le retour de la guerre au Sahara occidental suite à la violation par le Maroc de l'Accord de cessez-le-feu après plus de 30 ans de mépris marocain envers la communauté internationale et les efforts onusiens de décolonisation", a souligné M. Bouchraya Bachir.
"Il ne faut plus perdre de temps à chercher une solution car elle existe déjà et il s'agit du Plan de règlement ONU-OUA (Union africaine) de 1991 et ses accords complémentaires signés à Houston en 1997. C'est les seuls accords signés entre les deux parties et il ne reste qu'à les mettre en £uvre pour peu que l'Etat d'occupation et le Conseil de sécurité de l'ONU fassent montre d'une volonté politique", a-t-il poursuivi.
"Les décisions du sommet africain en décembre 2020 et celles du Conseil de paix et de sécurité africain en mars 2021, appelant à des pourparlers directs entre les deux pays membres (la République sahraouie et le Royaume marocain), sur la base de l'Acte constitutif de l'UA, notamment l'article 4 prévoyant le respect des frontières existant au moment de l'accession à l'indépendance, doivent constituer le cadre d'une sérieuse solution et négociation", a-t-il soutenu.
A une question sur la capacité du missionnaire onusien de redonner un élan au processus de paix sur fond de la violation de la légalité internationale par le Maroc, M. Oubi Bouchraya a affirmé que "cela dépend du Conseil de sécurité qui a adopté une approche partiale dans la gestion du conflit pendant 30 ans au lieu de le résoudre et se penche en faveur de l'Etat occupant, d'où le retour à la case de départ d'autant que le Maroc a replongé le territoire et la région tout entière dans des affrontements et des escalades sans précédent aux yeux de tout le monde".
"De Mistura est un diplomate chevronné mais il risque, comme tous les autres anciens envoyés onusiens, de jeter l'éponge dans le cas où aucun changement radical et réel ne sera apporté au niveau du Conseil de sécurité dans le traitement du dossier", a-t-il relevé.
Le diplomate sahraoui a mis en garde contre les tentatives de l'occupant marocain d'embourber l'Algérie dans le conflit, affirmant que "la position de l'Algérie par rapport à la décolonisation du Sahara occidental s'inscrit en droite ligne avec les résolutions de l'ONU qui la considère comme pays observateur voisin dans le processus de règlement, tout comme la Mauritanie, ni plus ni moins".