L’affaire El Hadj Ahmed Ben Brahim alias « Le Malien » ou encore « Le Pablo Escobar du désert » est loin de connaitre son épilogue au Maroc, avec un rebondissement qui pourrait faire trembler le makhzen.
Selon plusieurs médias de l’Hexagone, ce scandale pourrait, dans les jours à venir, éclabousser tout l’establishment du makhzen, mais aussi des hommes d’affaires, des chefs d’entreprises ainsi que de hauts responsables politiques et de la sécurité.
Si les investigations menées, jusqu’ici, ont abouti à l’arrestation et la présentation devant la justice de 25 personnes, outre l’incarcération d’El Hadj Ahmed Ben Brahim, depuis 2019, avant qu’il ne soit transféré à la prison d’Oukacha, à Casablanca, de nouveaux éléments du dossier viennent enfoncer le Maroc.
Selon la même source, le député et président du Wydad Casablanca Club, Said Naciri, l’ancien député Abdenbi Bioui actuellement président de la région de l’Oriental, des promoteurs immobiliers, des hommes d’affaires et des policiers sont, désormais, cités dans cette affaire aux multiples ramifications.
De père malien et de mère marocaine, El Hadj Ahmed Ben Brahim, un ancien berger reconverti en trafiquant de drogue multirécidiviste, a très vite bâti un narco-empire. Il a réussi à impliquer plusieurs membres du Parlement, du Conseil préfectoral de Casablanca et des personnalités influentes du monde politique. Aujourd’hui, ce « beau monde » est au banc des accusés, avec de graves chefs d’inculpation tels que « trafic international de drogue », « blanchiment de capitaux », « spoliation de biens immobiliers », « mainmise sur des véhicules volés » et « faux et usage de faux ».
L'incontournable baron de la drogue dans le Sahel, El Hadj Ahmed Ben Brahim, a développé sa filière criminelle transnationale, allant jusqu’à convoyer, par voie terrestre et maritime, de la cocaïne jusqu’aux côtes marocaines, puis vers l’Europe, mais aussi de l’Amérique latine vers l’Afrique de l’Ouest, via le Mali et le Niger, pour arriver à l’Algérie, la Libye et à l’Egypte.
Une chose est sûre, ce lourd contentieux met à mal les autorités marocaines et démontre, encore une fois, la connexion entre les réseaux de trafic de drogue et la junte politique du makhzen.
Farid Belgacem