Le ministère palestinien des Affaires étrangères a appelé, ce mercredi, tous les pays qui ont suspendu leur aide à l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (Unrwa), à revenir immédiatement sur leur décision «dans l'intérêt des millions de Palestiniens» qui bénéficient des services de cette agence onusienne.
Selon l'agence de presse Wafa, le ministère des Affaires étrangères a déclaré dans un communiqué qu'il «ne voit aucune justification à de telles décisions et les considère comme des positions politiques préconçues», en particulier après que le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a nommé une équipe chargée de mener une évaluation indépendante et de mener une enquête pour évaluer la «neutralité» de l'agence de l'ONU.
L'objectif de cette équipe est de «déterminer si l'Unrwa fait tout ce qui est en son pouvoir pour assurer sa neutralité et répondre aux accusations de graves abus, le cas échéant».
Le groupe d'évaluation devra ensuite remettre à Antonio Guterres, d'ici fin mars, un rapport intermédiaire puis d'ici fin avril un rapport final qui devra notamment, si nécessaire, faire des recommandations pour «améliorer et renforcer» les mécanismes en place.
Pour rappel, douze pays ont suspendu tout versement futur à l'Unrwa, auprès de laquelle quelque 5,9 millions de Palestiniens sont enregistrés. La Rapporteuse spéciale de l'ONU sur la Palestine, Francesca Albanese, estime que les pays qui suspendaient leur financement à l’Unrwa «participaient à un génocide».
Aboul Gheit : « la fin de l'Unrwa met la région en danger »
Pour sa part, le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a dénoncé la suspension par certains pays du financement de l’Unrwa, qualifiant cette décision d'«immorale» et de «dangereuse».
«L'arrêt du rôle de l'Unrwa n'a pas seulement un impact sérieux sur les Palestiniens, mais met également en danger la sécurité et la stabilité régionales», a mis mardi en garde Ahmed Aboul Gheit.
Il a indiqué que ces mesures serviraient ce qu'il a appelé l'objectif de l'entité sioniste de «se débarrasser de l'agence onusienne» qui fait office d'important fournisseur de services essentiels aux réfugiés palestiniens basés à Ghaza.
Par ailleurs, le SG de la Ligue arabe a fait l'éloge des décisions prises par des pays comme l'Espagne et le Portugal d'augmenter leur financement et des pays qui continuent à financer l'agence d'aide humanitaire. Il a lancé un appel à tous les pays qui ont suspendu leur financement de l'Unrwa, «à revoir cette décision erronée».