Mustapha Mekidèche : « il faut tenir un discours cohérent lors du 7e GECF»

26/02/2024 - 10:26

La souveraineté des Etats sur leurs richesses naturelles sera au cœur des débats et pourrait dominer les concertations au 7ème Sommet des chefs d’Etats et de Gouvernements du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF 2024), que l’Algérie accueille, du 29 février au 2 mars prochain.

C’est ce qu’a indiqué, ce lundi, le docteur Mustapha Mekidèche, expert international en énergie et ex-directeur général de l’entreprise national d’engineering pétrolière, affirmant que « dans les textes fondateurs du GECF, la défense des intérêts souverains des pays membres en matière des ressources gazières est un aspect central, mais revêt une complexité sur laquelle il faudrait s’attarder pour en déterminer tous les éléments y afférents».

Interrogé lors de l’émission l’Invité de la rédaction de la chaîne 3 de la Radio Algérienne, M. Mekidèche a souligné que « le gaz doit être développé par les pays eux-mêmes, en partenariat avec des groupes de renommé internationale certes, mais avec une maîtrise locale. Cela na vaut que si les pays du GECF pèsent sur l’indexation des prix du marché ».

Du reste, M. Mekidèche a jugé que les participants au 7ème GECF d’Alger doivent impérativement tenir « un discours cohérent », soulignant que « le GECF doit créer une discipline », en ce sens où, explique-t-il, « ce sommet doit rectifier l’idée selon laquelle le gaz naturel est une source carbonée, alors qu’elle pollue 50 % moins que le charbon et que cette ressource doit pouvoir continuer».

Abordant le sabordage du projet du Gazoduc transsaharien (TSGP) reliant le Nigeria et l'Algérie, M. Mekidèche a indiqué qu’« il y a la géopolitique, mais il y a aussi l’économie du projet. Si les éléments géopolitiques ne sont pas accompagnés par un retour sur investissement, le projet ne se fera pas. Mais manifestement, c’est le projet le plus faisable d’un point de vue technique et d’un point de vue économique».

Concernant le recours de certains Etats au marché Spot du gaz, notamment les Américains, l’intervenant a estimé que « cet aspect est fondamental pour l’industrie gazière qui a besoin de financements lourds pour pouvoir mettre en valeur les gisements gaziers et les transporter vers les marchés lointains. Cela a été testé par l’Algérie de façon positive et elle a pu mobiliser des financements de la Banque européenne d’investissements, parce qu’il y a avait des contrats à long terme pour couvrir les remboursements ».

Farid Belgacem