Blocage de l'entrée de l'aide humanitaire à Ghaza : les Palestiniens agonisent et meurent de faim

PAM-Ghaza.13.03.2024
13/03/2024 - 10:42

Victimes d'une crise humanitaire sans précédent faute d'aide alimentaire suffisante, les Palestiniens de la bande de Ghaza agonisent et meurent de faim, conséquence directe de l'agression et du blocus imposé par l'entité sioniste qui utilise la famine comme «arme de guerre».

«Il n'y a nulle part au monde une région comme la bande de Ghaza, où toute une population est menacée par une famine provoquée par l'homme», a déploré le responsable du Programme alimentaire mondial (PAM) pour les Palestiniens, Matthew Hollingworth. 

La cheffe du PAM, Cindy McCain, a affirmé, à ce titre, que le programme est «gravement préoccupé par les conditions humanitaires à Ghaza, en particulier dans le nord, en proie à une catastrophe humanitaire». 

«Si nous n'augmentons pas de façon exponentielle le volume d'aide entrant dans les zones du nord de Ghaza, la famine est imminente», a-t-elle averti.

En effet, l'aide humanitaire, contrôlée par l'occupant sioniste, n'entre qu'au compte-gouttes dans la bande de Ghaza, principalement depuis l'Egypte, alors que les besoins sont immenses.

Au moins, 27 personnes sont déjà mortes à Ghaza de malnutrition ou de déshydratation, selon les autorités sanitaires de cette enclave palestinienne. 

Mardi, le porte-parole du Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF), Ricardo Perez, a déclaré qu'il «ne trouvait pas de mots appropriés pour décrire les atrocités auxquelles sont exposés les enfants à Ghaza», affirmant que «les enfants constituent le groupe le plus touché par la famine et la malnutrition».

L'UNICEF a déjà mis en garde contre les conséquences de la crise d'insécurité alimentaire sur les enfants ghazaouis, estimant que «Ghaza était devenue un cimetière pour des milliers d'enfants» et que «plus de 80 % des enfants de Ghaza souffrent d'une grave crise alimentaire».

Encore une fois, le ministère palestinien de la Santé a alerté sur les ravages de la malnutrition sur une population privée d'accès aux soins, s'inquiétant d'une forte augmentation du nombre de décès si rien n'est fait pour lever le blocage et permettre l'entrée de l'aide humanitaire.

«Le monde sera témoin de nombreux décès dus à la faim dans les prochains jours», a-t-il averti dans un communiqué.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères a estimé, dans ce contexte, que l'entité sioniste continue à bloquer l'entrée de l'aide humanitaire à Ghaza pour l'utiliser comme «carte dans les négociations», qualifiant cette attitude de «défiance de la communauté internationale». 

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a dénoncé, de son côté, l'utilisation de la faim «comme arme de guerre» à Ghaza, lors d'un discours au Conseil de sécurité de l'ONU.

«Alors que nous condamnons cela en Ukraine, nous devons utiliser les mêmes mots pour ce qui se passe à Gaza», a-t-il encore souligné.

Il y a quelques heures, un premier navire espagnol chargé de vivres a quitté Chypre pour Ghaza assiégée, empruntant le corridor humanitaire mis en place par l'UE et les Etats-Unis depuis l'île, située à quelque 370 kilomètres de l'enclave palestinienne.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a estimé, à ce titre, que le couloir maritime vers Ghaza pourrait permettre d'assurer un approvisionnement en aide «durable, régulier et fiable», qualifiant la livraison de «soutien vital supplémentaire».

Ces derniers jours, les largages aériens se sont multipliés sur Ghaza. Mais, au-delà d'être dangereux pour les populations au sol, ils sont très insuffisants. D'ailleurs, pour la coordinatrice des Nations unies chargée de l'aide humanitaire à Ghaza, Sigrid Kaag, «l'air et la mer ne peuvent se substituer à ce qui doit arriver par la terre».

Même le Premier ministre belge, Alexander De Croo, dont le pays a participé à des opérations de largage d'aide humanitaire sur Ghaza, a estimé que cette option «n'est pas une solution pour la crise humanitaire dans l'enclave palestinienne».

M. De Croo qui s'exprimait lors d'un repas de rupture du jeûne du Ramadhan à Anvers, a affirmé que «la seule solution demeure que les milliers de camions qui attendent puissent pénétrer dans la bande de Ghaza».

Avec l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), et la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du 

Croissant-Rouge (IFRC), le PAM a déjà lancé un appel à rouvrir des points d'entrée routiers dans Ghaza et à permettre l'envoi dans ce petit territoire palestinien de quantités considérablement plus grandes d'aide humanitaire.

«Nous avons besoin que 300 camions d'aide alimentaire entrent dans Ghaza», a précisé la cheffe du PAM.

Depuis le 7 octobre 2023, l'entité sioniste mène une guerre dévastatrice dans la bande de Ghaza, faisant  des dizaines de milliers de martyrs, pour la plupart des enfants et des femmes, en plus d'une destruction massive des infrastructures.