Le représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama, a souligné hier lundi à New York, que le désarmement nucléaire n'«est pas simplement une obligation juridique mais un impératif moral», appelant notamment les Etats dotés d'armes nucléaires, à s'«engager de manière constructive» pour maintenir l'intégrité du régime du Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP).
«Alors que nous nous réunissons aujourd’hui, nous sommes profondément préoccupés par l’intensification des tensions internationales et la menace imminente d’une guerre nucléaire. Le désarmement nucléaire n'est pas simplement une obligation juridique mais un impératif moral puisque les armes nucléaires continuent de représenter la menace la plus grave pour l'humanité et pour sa survie», a déclaré l'ambassadeur Bendjama dans son allocution prononcée lors d'une réunion du Conseil de sécurité sur le désarmement et la non prolifération nucléaire.
«Les conséquences humanitaires catastrophiques de ces armes rappellent leurs effets dévastateurs. Nous sommes alarmés par l’absence de progrès dans le respect des engagements en matière de désarmement nucléaire, malgré les efforts de la plupart des Etats membres», a-t-il poursuivi.
Dans ce contexte, l'Ambassadeur Bendjama a souligné que l'Algérie, en tant que défenseur constant du TNP «exhorte les Etats dotés d’armes nucléaires à honorer leurs obligations au titre de l’article VI et à prendre des mesures concrètes en faveur du désarmement nucléaire».
L'Algérie, a-t-il, enchaîné, «appelle également les parties non signataires du TNP à adhérer sans délai et sans conditions au Traité en tant que parties non dotées d’armes nucléaires». M. Bendjama a, en outre, affirmé que l'incapacité de parvenir à un consensus lors des deux précédentes conférences d’examen du TNP «constitue une préoccupation majeure».
«Nous implorons tous les Etats parties, en particulier les Etats dotés d'armes nucléaires, de s'engager de manière constructive pour maintenir l'intégrité du régime du TNP», a-t-il encore dit à ce propos.
Par ailleurs, l'Algérie «salue l'entrée en vigueur du Traité d'interdiction des armes nucléaires (TPNW) et l'adoption de la +Déclaration de Vienne+ et du +Plan d'action de Vienne+», a déclaré le diplomate, soulignant l’»importance cruciale de l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE)».
L'Ambassadeur Bendjama a tenu également à préciser que «les zones exemptes d’armes nucléaires sont des éléments essentiels vers un monde sans armes nucléaires». Et «en tant que l’un des premiers Etats africains à ratifier le Traité de Pelindaba, l’Algérie reste fermement attachée à sa mise en œuvre».
«Nous soulignons également l'impératif d'établir une zone exempte d'armes nucléaires et d'autres armes de destruction massive au Moyen-Orient et saluons la convocation réussie de la Conférence des Nations unies consacrée à cet objectif», a encore indiqué M. Bendjama.
L'Ambassadeur a en outre souligné que la condamnation exprimée par les membres participants à cette Conférence, dénonçant les menaces nucléaires de l'entité sioniste, «en particulier la menace d'utiliser des armes nucléaires sur Ghaza, doit se traduire par des actions concrètes».
A cet effet, l'Algérie «appelle à un instrument juridiquement contraignant sur les garanties de sécurité négatives pour tous les Etats non dotés d'armes nucléaires et à la négociation d'un traité interdisant la production de matières fissiles, y compris les stocks», a conclu le représentant permanent de l'Algérie à l'ONU.