Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, M. Ahmed Attaf, a fait part, hier lundi à Nairobi à l'issue d'une rencontre avec son homologue kényan, Musalia Mudavadi, de la détermination de l'Algérie et du Kenya à consolider leurs relations à travers différents mécanismes, insistant sur l'impératif de renforcer le rôle de l'Union africaine.
«Les consultations riches et très fructueuses que je viens d'avoir avec mon cher frère, le ministre Musalia Mudavadi, ont été l'occasion de réaffirmer notre détermination et notre engagement à consolider et à entretenir davantage la relation particulière et très prometteuse entre nos deux pays et nos deux peuples», à indiqué M. Attaf à la presse, à l'issue d'une rencontre avec son homologue Kenyan.
«Nous avons noté avec une grande satisfaction les efforts continus déployés par les deux parties pour parvenir à des niveaux plus élevés de coopération et de coordination», a-t-il précisé. «Nous sommes également convenus de redynamiser le cadre institutionnel de nos relations bilatérales en activant les mécanismes importants mis en place à cet effet» aussi bien sur le plan économique que politique, a-t-il dit.
Le ministre des Affaires étrangères a estimé, en outre, qu'il était primordial d'explorer l'énorme potentiel de la coopération bilatérale, notamment dans les domaines du commerce, de l'agriculture, de l'industrie, de l'éducation, de la formation, de l'énergie, de la défense et de la sécurité.
«Pour chacun de ces domaines, nous avons soit des programmes de coopération en cours (...) soit des projets prometteurs que nous avons tous les deux hâte de concrétiser et de mettre en œuvre dans un avenir proche», a-t-il affirmé.
Il a tenu à rappeler, néanmoins, que la visite qu'il effectue au Kenya intervient «à un moment où le monde connaît des changements profonds et accélérés dans un contexte de tensions, de crises et de conflits toujours croissants qui continuent d'impliquer d'énormes défis tant au niveau international que régional».
«Notre satisfaction quant au rythme et au contenu de nos relations bilatérales s'accompagne d'une forte préoccupation face à la détérioration rapide de l'environnement régional et international», a-t-il dit, signalant que le génocide perpétré contre le peuple palestinien à Ghaza était au menu de sa rencontre avec le chef de la diplomatie kenyane, tout comme les questions liées à la paix et à la sécurité en Afrique de l'Est et dans les régions sahélo-sahariennes.
Par ailleurs, l'état de paralysie presque totale que connaît aujourd'hui le Conseil de sécurité «a prouvé une fois de plus l'impérieuse nécessité pour nous de rechercher et de mettre en œuvre des solutions africaines aux problèmes africains», a-t-il rappelé.
«Il ne fait aucun doute que cette situation met en évidence l'impératif urgent et impérieux de donner à notre organisation continentale, l'Union africaine, les moyens d'agir, afin que l'Afrique puisse enfin façonner son destin par ses propres moyens», a-t-il poursuivi.
«L'environnement international est loin d'être propice à une ère de coopération mondiale fondée sur l'interdépendance, la compréhension et la confiance», a-t-il, par ailleurs, déploré. Cette «réalité défavorable doit renforcer notre détermination, élever notre volonté politique commune et renforcer notre détermination commune à nous hisser à la hauteur des ambitions et des aspirations que les pères fondateurs ont placées, non seulement sur les épaules de leur génération, mais aussi sur les épaules des générations africaines à venir», a-t-il soutenu.
Sur un autre plan, M. Attaf a exprimé l'engagement de l'Algérie à ne ménager aucun effort, au sein du Conseil de sécurité, pour exprimer et défendre les préoccupations africaines.