Le régime du Makhzen marocain, rompu aux pratiques d'espionnage et de corruption, vient de confirmer sa vocation avec une nouvelle opération d'espionnage en Espagne, en volant notamment des informations militaires aux îles Canaries et à Melilla, avec cette fois-ci le soutien de son nouvel allié la France, a rapporté le média espagnol El Periodico, cité par le média électronique Algérie 54.
Dans sa livraison de mardi, le média ibérique a rapporté qu'un réseau de quatre espions du service de renseignement du Maroc dirigé par Yassine Mansouri, cité comme acteur-clé du scandale des eurodéputés soudoyés, "ont volé des informations militaires aux îles Canaries et à Melilla, avant de prendre la fuite".
"Cet acte d'espionnage, axé sur des données stratégiques des îles Canaries et de Melilla liées aux protocoles d'action militaire, renforce les suspicions croissantes sur les objectifs du royaume alaouite sur le territoire espagnol", a insisté le média espagnol.
"El Periodico" a souligné que "la récente évasion de quatre espions marocains après la découverte de leur implication dans le clonage d'informations confidentielles d'au moins deux soldats espagnols a déclenché un séisme politique au sein des services de renseignement espagnols".
Le média a noté que la révélation de ce nouveau scandale d'espionnage prend une dimension encore plus inquiétante lorsqu'elle intègre un troisième acteur : la France. Et de poursuivre : "Des sources de renseignement européennes soulignent que les services secrets français pourraient fournir un soutien logistique et des informations au Maroc dans une campagne de sabotage et d'espionnage contre des enclaves stratégiques espagnoles. Paris, dont le lien avec Rabat s'est resserré ces dernières années, semble privilégier ses intérêts bilatéraux avec Le Maroc plutôt qu'à la stabilité régionale ou à son rôle d'allié européen".
Selon "El Periodico", l'implication de la France dans ce scandale s'expliquerait notamment par le désir de jouer un mauvais tour à son allié européen et atlantiste, le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez, en l'évinçant de la région du Maghreb, particulièrement du Maroc, en fournissant des informations aux services de renseignement du régime du Makhzen, sur des bases de l'OTAN, implantées dans le territoire espagnol, particulièrement dans les enclaves de Ceuta et Melilla.
Ces soupçons ne sont pas nouveaux. En 2022, rappelle le média, "des rapports non officiels mettaient déjà en garde contre la possible fuite de données sensibles de la défense espagnole provenant d'organismes de l'OTAN, ce qui facilitait les incursions marocaines dans le domaine du renseignement militaire. Objectif présumé : affaiblir les capacités de défense espagnoles et renforcer les aspirations géopolitiques du Maroc dans la région".
APS