L'Association marocaine des droits de l'homme (AMDH) a exprimé sa solidarité avec son président, Aziz Ghali, victime d'attaques virulentes depuis quelques jours au Maroc, affirmant que sa position en faveur de l'autodétermination du peuple sahraoui est "conforme aux positions historiques de l'association".
Le soutien apporté par Aziz Ghali à l'exercice par le peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination est "conforme aux positions historiques de l'association et ne contredit en aucune manière les positions des Nations unies et même celles de l'Etat marocain", a souligné l'AMDH dans une déclaration de solidarité avec son président.
Cette association a fait remarquer, à ce titre, que sa position sur le conflit du Sahara occidental est "conforme à ce qui est indiqué dans le quatrième paragraphe du rapport du secrétaire général de l'ONU, en date du 1er octobre 2024 et approuvé par le Conseil de sécurité".
Elle a relevé également que "le Maroc a ratifié la résolution" de la 4e Commission de l'Assemblée générale des Nations unies sur le Sahara occidental et que "le ministère des Affaires étrangères marocain a publié une déclaration à cet égard, en date du 31 octobre 2024, dans laquelle il exprime son accord et sa satisfaction à l'égard de la résolution".
Dans sa décision adoptée le 17 octobre dernier, la 4e Commission de l'AG des Nations unies, chargée des questions politiques spéciales et de décolonisation, a réaffirmé le droit inaliénable de tous les peuples à l'autodétermination et à l'indépendance, conformément aux principes de la Charte des Nations unies et à la résolution 1514 de l'AG du 14 décembre 1960 relative à la déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples colonisés.
Dans un entretien à un média local, Ghali a rappelé la position de l'AMDH, favorable à l'autodétermination du peuple sahraoui, plaidant pour des négociations avec le Front Polisario, représentant légitime du peuple du Sahara occidental.
L'AMDH s'est insurgée, dans ce contexte, contre la "campagne de plus en plus frénétique et répétée contre l'association et contre le droit à la liberté d'opinion et d'expression" dans "une vaine tentative d'étouffer la voix de l'association qui a dénoncé, sans cesse, les atteintes aux droits de l'homme".
L'attaque contre l'association, a-t-elle poursuivi, s'inscrit dans le cadre d'une campagne plus large visant à "intimider les défenseurs des droits de l'homme", menée en parallèle à la "série de procès intentés à des journalistes, bloggeurs, et militants associatifs".
Elle a affirmé, à ce titre, que l'attaque dont est la cible le président de l'AMDH "n'entamera pas sa détermination à poursuivre sa lutte contre la corruption, ni l'unité de l'association en dépit des tentatives visant à semer la discorde".
L'AMDH balaie, ainsi, d'un revers de la main la campagne de diffamation orchestrée par des médias pro-gouvernementaux qui annonçaient "des démissions en cascade" de cette association suite à ce qu'ils ont qualifié de "dérapages" d'Aziz Ghali.
L'association a regretté qu'à "l'approche de la tenue de son congrès, des voix s'élèvent pour attaquer l'association et ses militants dans une tentative désespérée", menée depuis plus de dix ans, pour "entamer sa crédibilité aux yeux de l'opinion publique nationale et internationale".
"Cette campagne acharnée contre l'association survient au moment où elle s'apprête à tenir son XIVe Congrès national, avant fin mai, afin de réactiver ses sections à travers le Royaume pour faire face aux violations qui affectent les citoyens", a déploré l'association qui, de tous les temps, fait face à une batterie de mesures visant à "entraver son travail".
Le Collectif marocain des organisations de défense des droits humains a dénoncé, de son côté, une "atteinte flagrante à la liberté d'opinion et d'expression et au travail des défenseurs des droits humains".
Aziz Ghali est traîné aujourd'hui en justice pour ses propos. Accusé d'"atteinte à l'intégrité territoriale du Royaume et à la sécurité publique", le président de l'AMDH était, mercredi, devant le tribunal de première instance de Rabat. Son procès a été reporté au 8 janvier 2025.