Des voix s'élèvent en France pour critiquer la récente campagne de désinformation menée contre l'Algérie par l'extrême droite et fustiger l'acharnement de certaines parties contre les Algériens.
Ségolène Royal, ex-ministre française, a évoqué, lors d'une intervention sur le plateau d'une chaîne de télévision, la «dette morale» qu'avait la France envers l'Algérie, une dette en lien avec les crimes commis durant la colonisation.
«La France s'est enrichie, les entreprises françaises se sont enrichies (aux dépens) de l'Algérie», a-t-elle rappelé, notant que la colonisation avait été «atroce».
«Il ne faut pas oublier les dégâts que nous avons commis sur ce territoire que nous avons colonisé parce qu'il y avait des ressources», a-t-elle signalé, attirant également l'attention sur le rôle joué par les travailleurs algériens dans le développement économique de la France.
«L'avenir se construit en étant conscient du passé (et) de l'histoire. (Nous avons) une histoire commune douloureuse avec l'Algérie», a dit l'ancienne candidate à la présidentielle française. «Je pense qu'il faut revenir à des relations diplomatiques dans le respect mutuel, (des relations) respectueuses de cette histoire», a ajouté Mme Royal. De son côté, le parti de gauche La France insoumise, à travers son groupe parlementaire à l'Assemblée française, a vertement critiqué les ministres et responsables français qui se sont attaqués récemment à l'Algérie.
«Depuis quelques jours, plusieurs ministres ou dirigeants du camp présidentiel s'emploient à créer une escalade d'agressivité irresponsable contre l'Algérie. Tous les prétextes semblent bons. Certains dirigeants français jouent une absurde logique de revanche sur l'Algérie et utilisent un vocabulaire guerrier totalement inacceptable», indique un communiqué du groupe parlementaire du parti.
«Aucune situation particulière ne doit servir d'alibi à une volonté de détérioration supplémentaire des liens entre nos deux pays. La manière dont Bruno Retailleau (ministre français de l'Intérieur), qui s'est illustré depuis son entrée au gouvernement par ses attaques contre l'Etat de droit ou pour réhabiliter la colonisation, entretient l'escalade et tente de forcer la confrontation et est aussi abjecte qu'irresponsable».
«Avec l'Algérie, comme avec d'autres pays d'Afrique, le renoncement à toute posture de domination néocoloniale est la base de toute relation équilibrée c'est-à-dire égalitaire et respectueuse de chacun», préconise la France insoumise.
«Après avoir fait repousser la France de partout sur le continent africain, ce pouvoir veut-il opposer à présent notre propre peuple avec tous nos proches voisins et parents par des provocations qui l'affligent et dont il ne veut pas?», s'interroge le parti.
«Nous exprimons notre inquiétude et notre très vive opposition à cette escalade insupportable pour des millions de familles françaises qui vivent une relation directe d'affection et de fraternité respectueuse avec le peuple algérien. La guerre est finie depuis soixante-deux ans. Nos peuples peuvent-ils avoir enfin le droit à une relation normale, faite de respect mutuel et de relations apaisées?», conclut le communiqué.
La Fédération franco-algérienne de consolidation et du renouveau (FFA) a exprimé, pour sa part, sa «plus vive indignation face à la campagne politico-médiatique», dirigée contre l'Algérie et les Algériens».
«Nous dénonçons avec force les propos irresponsables tenus par le président Emmanuel Macron» à l'égard de l'Algérie, a clamé la FFA dans un communiqué.
«L'honneur de l'Algérie est celui dont devrait s'inspirer le président Macron avant d'insulter tout un peuple, toute une histoire, dans une vaine tentative d'ingérence rappelant les heures les plus sombres de la France coloniale», assène encore la fédération.
«Nous rappelons également que le principe de non-ingérence est le fondement même des relations internationales respectueuses», souligne la Fédération.
APS