Violations des accords de cessez-le-feu: l'Algérie appelle le Conseil de sécurité à plus de fermeté

Violations des accords de cessez-le-feu: l'Algérie appelle le Conseil de sécurité à plus de fermeté

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07/04/2025 - 18:20

L'Algérie a appelé, ce lundi, le Conseil de sécurité des Nations Unies à faire preuve de plus de fermeté face aux violations des accords de cessez-le-feu constatés dans différents conflits à travers le monde, reprochant à l'organe onusien son «inaction» devant ces dépassements.

«Il est (...) essentiel que notre conseil fasse preuve d'une plus grande fermeté face aux violations des accords de cessez-le-feu», a affirmé, à New York, le Représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama, lors d'une réunion du Conseil de sécurité consacrée aux opérations de maintien de la paix de l'ONU.

Il a relevé que «dans de nombreux cas, le conseil a été informé de violations flagrantes de cessez-le-feu (...). Cependant, le signalement de ces violations est généralement suivi d'une inaction préoccupante quant à la responsabilisation des auteurs».

Le Représentant de l'Algérie a insisté sur l'importance de mettre ceux qui violent les accords de cessez-le-feu face à leurs responsabilités et de les contraindre à rendre des comptes.

«Il s'agit clairement d'une question de responsabilité et sans responsabilité, de graves interrogations s'imposeraient naturellement concernant la crédibilité des opérations mandatées par l'ONU sur le terrain et concernant la crédibilité de notre conseil», a-t-il averti.

«Avec une voix unifiée et forte au sein de notre conseil, les opérations mandatées par l'ONU bénéficieraient du soutien politique nécessaire pour exercer une influence positive et légitime sur le terrain», a assuré M. Bendjama.

Il a noté, en outre, que les violations des accords de cessez-le-feu «notamment dans des zones tampons clairement définies, représentent non seulement un échec de (ces) accords durement obtenus et conclus, mais également un manquement aux engagements pris par la communauté internationale».

«Malgré des années de débats sur l'adaptation des opérations de paix de l'ONU à l'évolution des défis, aucune avancée significative n'a été réalisée», a-t-il constaté.

Sur un autre plan, M. Bendjama a soutenu que les opérations de maintien de la paix de l'ONU devaient impérativement bénéficier de ressources suffisantes.

«Nous soulignons (...) l'importance de doter les opérations mandatées d'équipements et de technologies de surveillance adéquats, afin d'améliorer leur efficacité opérationnelle dans l'exécution de leur mandat de surveillance des accords de cessez-le-feu», a-t-il préconisé.

«Ces ressources contribueront également à réduire les risques pour le personnel, ainsi que les coûts opérationnels à long terme. A cette fin, nous appelons à une évaluation globale des défis opérationnels liés à la surveillance du cessez-le-feu afin de formuler des réponses adéquates», a-t-il dit.

Par ailleurs, le représentant de l'Algérie a mis l'accent sur l'importance de renforcer les partenariats avec les acteurs régionaux pour appuyer les efforts des opérations de paix.

«Le rôle des organisations régionales dans l'assistance aux opérations de paix des Nations unies pour accomplir des tâches essentielles, par exemple la surveillance du cessez-le-feu, ne saurait être surestimé», a-t-il souligné.

«Nous sommes convaincus que les acteurs régionaux, tels que l'Union africaine et ses organisations sous-régionales, possèdent à la fois les capacités et la légitimité nécessaires pour soutenir les Nations unies dans l'exécution de ce mandat, conformément au chapitre 8 de la Charte des Nations unies», a-t-il affirmé.

M. Bendjama a réaffirmé, par la même occasion, «l'engagement de l'Algérie à respecter les principes fondamentaux du droit international, dont le respect des accords de cessez-le-feu est une composante essentielle».