Souhil Guessoum : « notre objectif est de devenir un hub de la digitalisation »

Souhil Guessoum : « notre objectif est de devenir un hub de la digitalisation »

23/04/2025 - 10:39

Le président de la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), Souhil Guessoum, estime que le processus de numérisation en Algérie est sur la bonne voie et « il y a des avancées majeures dans le secteur de la digitalisation, même s’il y a des choses qui entravent ce processus.

Lors de son intervention à l’émission « l’Invité du jour » de la chaîne 3 de la Radio algérienne, M Guessoum a indiqué qu’« avec l’arrivé du Data Cloud à Alger et à Blida, mais aussi avec des secteurs qui se digitalisent, comme l’Etat-Civil, nous souhaitons être les premiers et que l’Algérie devienne la Silicon Valley de l’Afrique et nous avons les moyens pour y arriver ».

Le manque d’interconnexion, un obstacle

Dans le détail, il dira qu’il trois phases pour concrétiser ce processus. « La première consistait en la création de plateformes électroniques. Nous avons très bien avancés. La phase 2 consistait en l’interconnexion des secteurs et de plateformes existantes. Et là, beaucoup de travail reste à faire, même si aujourd’hui, à titre d’exemple, nous sommes à 99 % dans le secteur de l’auro entreprenariat. Et la phase 3 concerne l’analyse de la Data et l’investissement dans l’intelligence artificielle. Même si une stratégie est déjà développée, le manque d’interconnexion constitue un obstacle. Nous devons avancer et vite », analyse l’intervenant.

Le guichet unique, une étape importante

Abordant la Rencontre président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avec les opérateurs économiques et l’annonce du guichet unique, il dira qu’« avoir un guichet unique, signifie que beaucoup de secteurs sont interconnectés. Le président de la République n’a jamais cessé de parler de la digitalisation. Et le guichet unique, à mon sens, est la seule solution aujourd’hui, pour avancer. C’est une étape importante pour faciliter la vie à l’investisseur, l’acte d’investir et pour améliorer le climat des affaires. Je pense que nous avons les moyens de faire mieux et il y a des services qui sont totalement digitalisé, comme l’État civil ».

M Guessoum citera, entre autres, l’accès au foncier. « Il faut un travail de fond. Hier, j’ai appris que 160 000 livres fonciers électroniques ont livrés. C’est une nouvelle certes réjouissante, mais on doit digitaliser tout le foncier dans le pays. Désormais, tout devra se faire en ligne et qui mieux que l’Algérie pourrait faire un tel travail ? ».

Mettre fin aux entraves bureaucratiques

Pour le président de la CAPC, « il y a encore des entraves bureaucratiques. Les actions au niveau de certains secteurs sont plus lentes et il y a des résistances dans certains secteurs, car on a peur de la digitalisation ».

Révélant que le Haut-commissariat à la numérisation a lancé un projet d’interconnexion, il rappelle que cette démarche nécessitait une coordination intersectorielle », tout en déplorant que cette dernière manquait justement pour y arriver à terme de ce processus.

« Il est temps de parler de digitalisation intersectorielle, comme ont doit soit aussi compléter le dispositif juridique et l’inclusion financière », juge encore M Guessoum.

Tous les secteurs sont digitalisés, mais pas interconnectés

A la question de savoir quelles sont les secteurs prioritaires, l’invité de la Radio algérienne affirme que « le secteur économique, la base de développement en Algérie, est évidemment en pôle position. Cela étant dit, nous avons besoin de tous les autres secteurs pour se développer. Tous les secteurs sont digitalisés, mais pas interconnectés », estimant qu’« il y a aussi le souci de l’interopérabilité qu’il faudra mettre en œuvre (…) On devra faire une refonte de l’ensemble de systèmes pour arriver à terme à la digitalisation ».

Dans ce sens, il cite le secteur bancaire. « Je pense que les banques sont digitalisés, certes, mais pas ne sont pas dotées d’un processus de digitalisation modernes. Il y a des choses encore à faire. Je cite à titre d’exemple le Switch mobile qui n’est pas encore opérationnel pour des raisons qu’one ne connait pas encore », indique M Guessoum.

Apport de la numérisation au PIB : l’Algérie sur une courbe croissante

Concernant l’apport de la numérisation au PIB, il révélera qu’il était de 1% il y a 4 ans », précisant qu’il est de sommes à 4 % actuellement, alors que la moyenne mondiale est de 15 %.

« Nous sommes encore loin, mais nous sommes sur une courbe croissante. Des pays, comme la chine, sont à 30 %. Nous avançons bien dans l’économie numérique, mais notre objectif est de devenir un hub dans la région, le 1e en Afrique et dans le basin de la Méditerranée. Nous devons être les premiers, car nous avons les moyens et la ressource humaine ».

« Il y quelques années, nous parlions d’un débit à 1 méga. Aujourd’hui, nous sommes à 1, 2 gigas. Nous avançons très vite et nous avons toutes les compétences, notamment avec les nouvelles écoles lancées par le président de la République dans le pays », ajoute M Guessoum.

Un plan Marshall pour aider pour les jeunes à s’intégrer dans l’économie numérique

« Je lance un cri d’alerte. Nous avons besoin d’un plan Marshall pour les jeunes qui terminent leurs études et les aider à s’intégrer dans le plan de développement national pour qu’ils ne quittent pas le pays. Le marché existe, nous avons un écosystème de startups intégré. Les jeunes doivent entreprendre et s’intégrer dans les entreprises, l’exportation, l’innovation et c’est notre rôle de les aider et de les accompagner », affirme l’intervenant.

Appel à libérer le matériel informatique en termes de coûts et d’autorisations

Sur un autre registre, il relève des entraves bureaucratiques qui touchent directement l’acquisition des équipements.

« Nous avons de mal à généraliser les équipements nécessaires pour la digitalisation. Les droits de douanes ont sensiblement augmenté et nous recevons, au final, le matériel à des couts élevés », déplore M Guessoum, appelant « les pouvoirs publics à libérer le matériel informatique en termes de coûts et d’autorisations ».

Aux yeux du chef de file de la CAPC, « ce processus doit être fluide. Mais, il est regrettable qu’il faut une multitude d’autorisations pour acquérir le matériel. Le résultat est là, les autorisations trainent tellement que les opérateurs arrivent mal à gérer le manque à gagner ».

« Algex a disparu. C’est une erreur à ne plus jamais répéter. Comme l’a expliqué le président de la République, il nous faut une Data. Les exportations et les importations doivent être digitalisées. Certes, il y a un matériel qui est monté en Algérie. Mais, il y a aussi ce qui n’est pas produit dans le pays, comme les routeurs les  firewalls qui ont besoin de beaucoup d’autorisations. Je cite à titre d’exemple, les centres d’appel qui doivent constituer un tremplin pour les jeunes diplômés et pour les exportations », explique encore M Guessoum.

Aider et accompagner les startups

Enfin, il a abordé les startups qui, selon lui, « constituent un gisement national qu‘il faut exploiter. Il y a des startups compétitives qu’il faut encourager, y compris à l’exportation. Elles ont besoin d’être accompagnées par des mécanismes, leur faciliter l’accès aux devises et les inciter à participer aux manifestations internationales », estimant que ces startups pourraient contribuer à hauteur de 2 milliards de dollars d’exportations à court terme « si on les encourage ».

Farid B-Radio Algérie Multimédia