L'Algérie a déploré, hier mardi depuis New York, le «silence assourdissant» et «l'inaction inacceptable» du Conseil de sécurité de l'ONU, il y a plus d'un an, face à la tragédie que subit le peuple palestinien dans la bande de Ghaza, affirmant que l'absence de reddition de comptes et la politique de deux poids, deux mesures ont encouragé l'entité sioniste à poursuivre sa campagne de génocide et de destruction systématique de la vie des Palestiniens.
Dans une intervention lors d'une séance du Conseil de sécurité consacrée à «la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne», le représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama, a estimé que «cette séance représente une rupture avec le silence assourdissant de ce Conseil, cette inaction inacceptable depuis plus d'un an face à la tragédie que vit le peuple palestinien», indiquant que durant les deux derniers mois, 2.273 Palestiniens ont été tués et plus de 6.000 autres blessés.
Il a également ajouté que les efforts soutenus du Secrétaire général (SG) des Nations Unies pour atténuer les souffrances du peuple palestinien, bien que profondément appréciés par l'Algérie, «n'ont malheureusement pas ébranlé l'entêtement de l'occupant, toujours déterminé à poursuivre sa campagne de génocide, de nettoyage ethnique et de destruction systématique de la vie et des moyens de subsistance des Palestiniens». «Pire encore, la communauté internationale et le Conseil de sécurité ont échoué à fournir le niveau de soutien nécessaire pour rendre ces efforts efficaces», a-t-il dit.
Pour M. Bendjama, «l'absence de l'action collective et de la reddition des comptes, ainsi que la politique de deux poids, deux mesures, ont encouragé l'occupant à agir en toute impunité». «Aujourd'hui, nous assistions à une situation critique», a-t-il mis en garde.
«Depuis plus de 18 mois, le peuple palestinien, particulièrement à Ghaza, est victime d'horreurs incommensurables (génocide, famine, déplacement forcé, destruction de masse), sans aucune protection ni défense, face à l'une des forces d'occupation les plus féroces dans le monde», a-t-il enchainé.
L'ambassadeur algérien a en outre souligné que le ciblage délibéré des civils palestiniens, sur ordre des plus hautes autorités politiques et militaires sionistes, «est patent et bien documenté», ajoutant qu'il s'agit là non pas « de dommages collatéraux, mais plutôt d'une politique qui en appelle à la reddition des comptes et à la justice».
Les organisations humanitaires internationales ont affirmé que Ghaza traverse actuellement la pire catastrophe humanitaire depuis octobre 2023, a-t-il poursuivi, estimant qu'il s'agit de «l'un des plus graves échecs humanitaires».
«Dans quel monde vivons-nous, lorsque la famine est employée comme une arme de guerre ?», s'est-il indigné, appelant à un cessez-le-feu avant qu'il ne soit trop tard.
Il a également ajouté que la situation en Cisjordanie occupée était «tout aussi préoccupante», étant donné que l'expansion coloniale se poursuit à un rythme «effréné», détruisant des communautés entières, et que les milices armées de colons, protégées par l'armée de l'occupation, attaquent des familles palestiniennes, brûlent les maisons, les champs agricoles et les lieux de culte, en sus des expulsions forcées des Palestiniens en plein jour. Des quartiers entiers sont transformés en zones militaires et les arrestations arbitraires, les démolitions des habitations et les descentes sont devenues «quotidiennes».
«Avec l'appui de la communauté internationale, à travers la résistance et l'engagement, le peuple palestinien exercera son droit imprescriptible à l'autodétermination et établira son Etat indépendant et souverain avec El-Qods pour capitale», a conclu M. Bendjama.