La communauté internationale a dénoncé, jeudi, l'annonce de la création de 22 colonies en Cisjordanie occupée par l'entité sioniste, affirmant que ces avant-postes de colonisation menaçaient davantage la solution à deux Etats.
La présidence palestinienne a fermement condamné cette décision, la qualifiant de "dangereuse escalade qui entraîne la région dans un cycle de violence et d’instabilité".
Le porte-parole de la présidence, Nabil Abu Rudeineh, a déclaré que cette démarche "représente une grave escalade et un défi à la légalité et au droit internationaux".
Il a ajouté que l’approbation secrète par l'entité sioniste de l’établissement de 22 nouvelles colonies en Cisjordanie, dont Al Qods-Est, défie les normes juridiques et le consensus international.
De son côté, le membre du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Ahmad Majdalani, a souligné que les décisions de l'entité sioniste concernant les colonies et la confiscation des terres palestiniennes visent à entraver la création d'un Etat palestinien indépendant et à bloquer la solution de deux Etats, convenue au niveau international, dénonçant la couverture internationale dont l'occupant bénéficie et qui a contribué à l'imposition de la politique du fait accompli.
Il a ajouté, dans un communiqué, que "toutes les mesures extrêmes prises actuellement par l'extrême droite sioniste concernant le dossier des colonies n'ont jamais été prises auparavant à ce rythme d'escalade", estimant que l'approbation de l'établissement de nouvelles colonies en Cisjordanie pourrait couper la route à la création d'un Etat palestinien.
Pour sa part, le chef de la Commission de la résistance contre le mur et la colonisation, Moayad Shaaban, a déclaré que ce projet sioniste "constitue un défi direct non seulement au peuple palestinien, mais aussi à l'ensemble de la communauté internationale qui condamne la colonisation et refuse de reconnaître l'imposition du fait accompli (sioniste) sur le terrain".
La Jordanie a aussi fermement condamné le projet sioniste, qualifiant cette décision de grave violation du droit international et d'atteinte directe aux droits des Palestiniens.
Dans un communiqué, le ministère jordanien des Affaires étrangères et des Expatriés a déclaré que cette décision "constitue une violation flagrante du droit international et du droit international humanitaire" et compromettait les perspectives de paix en renforçant l'occupation.
Le mouvement de résistance palestinien, Hamas, a précisé, dans un communiqué, que l'approbation par l'entité sioniste de l'établissement de 22 nouvelles colonies "est une nouvelle confirmation que l'occupation criminelle continue d'imposer des faits sur le terrain en accélérant les mesures visant à judaïser la terre palestinienne dans le cadre d'un projet d'annexion explicite, au mépris éhonté de la volonté internationale et en violation flagrante du droit international et des résolutions de l'ONU".
Le Hamas appelle les Nations unies et la communauté internationale à prendre des mesures urgentes, au-delà de la condamnation formelle, pour mettre en place des mesures pratiques et dissuasives afin de répondre aux tentatives de liquidation de la cause palestinienne et de mettre fin aux politiques d'annexion et d'expansion des colonies, qui constituent un crime de guerre et une épuration ethnique permanente.
L'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient par intérim, Sigrid Kaag, s'était inquiétée la veille devant le Conseil de sécurité de l'ONU de la "dangereuse trajectoire" en Cisjordanie occupée, décrivant "une accélération d'une annexion de fait par l'intermédiaire de l'expansion des colonies, des saisies de terres et de violences des colons".
Si cette situation ne change pas, la solution à deux Etats "sera physiquement impossible", avait-t-elle mis en garde.
Londres a dénoncé aussi le projet de colonies, y voyant "un obstacle délibéré à un Etat palestinien".
"Le Royaume-Uni condamne ces actions", a écrit sur les réseaux sociaux le sous-secrétaire d'Etat aux affaires étrangères britannique Hamish Falconer, ajoutant que "les colonies sont illégales en vertu du droit international, elles menacent davantage la solution à deux Etats".
APS