Les opérations menées par l'Armée de libération nationale (ALN), les 20 et 21 août 1955 dans la région de Guelma et ayant ciblé des objectifs stratégiques de l’occupant français, ont réussi à mettre en échec la propagande colonialiste qui visait à semer le doute sur le caractère populaire de la Révolution algérienne et à ternir l'image des moudjahidine, ont affirmé des chercheurs en Histoire.
A ce titre, le directeur des Moudjahidine et des ayants-droits de la wilaya de Guelma, Hocine Zerig, a indiqué à l'APS que ces attaques, menées en plein jour, 10 mois à peine après le déclenchement de la glorieuse Révolution, ont annihilé toutes les allégations colonialistes colportées à l'encontre des leaders de la Révolution algérienne.
Le même responsable a précisé que ces opérations militaires, ciblant des endroits soigneusement choisis dans plusieurs communes de la wilaya de Guelma (qui relevait à l’époque de la Wilaya II historique, également connue sous le nom de «Nord constantinois»), ont été menées sur la base des instructions des responsables de la Wilaya II, issus de la région de Guelma, qui ont assisté à la réunion de Djebal Zamane (Skikda) tenue en préparation de ces offensives, sous la houlette du martyr Zighoud Youcef.
Pour sa part, Ahmed Achouri, chercheur en histoire et animateur de l'émission «La Voix des Montagnes» à la radio régionale de Guelma, a indiqué que tous les témoignages recueillis auprès des moudjahidine ayant participé à ces attaques «confirment que l’offensive du Nord constantinois avait visé, dans la région de Guelma, des centres militaires et des structures appartenant à des colons dans différentes communes».
Le vaste territoire de la wilaya de Guelma, qui distinguait cette région des autres wilayas du pays, avait permis aussi aux moudjahidine de déstabiliser l'ennemi français.
Selon l'historien, les mêmes témoignages ont montré que l’offensive du Nord-constantinois, le 20 août 1955 à Guelma, à laquelle avaient activement participé, au cœur de l’été, les populations civiles aux côtés des djounoud de l’ALN, a touché les parties Nord et Ouest de la wilaya, à Bouati-Mahmoud, El Fedjoudj, Héliopolis, Ain Reggada, Oued Zenati, Roknia et Hammam Debbagh.
De son côté, Abdelghani Boussenoubra, professeur d'histoire au lycée de la commune de Houari-Boumediene, auteur de plusieurs ouvrages d'histoire, a
indiqué que les opérations contre l'ennemi colonial se sont poursuivies le lendemain (21 août) dans la wilaya de Guelma où une attaque avait eu lieu, dans la soirée, contre les sièges de la gendarmerie, de la police et de la sous-préfecture, en plus d'un assaut simultané contre le siège de la gendarmerie d’Ain Larbi (31 km au sud de Guelma).
Selon M. Boussenoubra, l’offensive menée dans le Nord constantinois, dans la wilaya de Guelma, a «atteint ses objectifs, notamment celui de faire rallier massivement le peuple à la Révolution et le faire adhérer totalement à celle-ci», en particulier après que les moudjahidine se sont répartis en groupes pour sensibiliser les masses populaires à l'importance de la lutte armée pour l'indépendance.
Le succès des opérations militaires dans la région a également eu un impact décisif sur l’atteinte de tous les objectifs que s’étaient fixés les stratèges des attaques du 20 août 1955, notamment le desserrement de l’étau sur la région des Aurès, l’installation de l’effroi parmi les colons français et l'internationalisation de la cause algérienne.
APS