Radio Algérienne
Lors de la cérémonie d’ouverture officielle de l’IATF 2025, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a prononcé une allocution dans laquelle il a mis en lumière les enjeux économiques et géopolitiques auxquels l’Afrique est confrontée, soulignant la nécessité vitale pour l’Afrique de « ne pas être la grande victime de l’ordre économique mondial ».
Appuyant ses propos par des chiffres glaçants, le président de la République a d’abord mis en avant la faible influence de notre continent dans les décisions au sein des instances financières internationales et ses faibles parts dans le commerce international. Le président Tebboune a rappelé que « le droit de vote de l’Afrique au sein du FMI ne dépasse pas les 6,5%, c’est la part la plus faible », a-t-il dit. Une part tout aussi faible au niveau de la Banque mondiale ne dépassant pas les 11% », au moment où le commerce inter-africain frôle à peine les 15% », alors que commerce inter-européen se situe à 60% », à titre illustratif.
Le président de la République n’a pas omis de souligner que « la part de l’Afrique dans les IDE (investissements directs étrangers) ne dépasse pas non plus les 6%, avec près de 74 milliards de dollars, ce qui reste très faible (…) Cela prive nos économies d’opportunités de croissance et de postes d’emplois pour nos jeunes », a-t-il dit.
« Notre grande crainte est que l’Afrique soit une des plus grandes victimes de cette situation et de manière violente pour faire taire la voix de l’Afrique malgré tout son potentiel », a souligné le chef de l’Etat.
« La question fondamentale : où se situe l’Afrique dans l’économie mondiale ? »
Face aux hôtes de l’Algérie, Abdelmadjid Tebboune a précisé que « cette rencontre ne se limite pas à son aspect commercial, elle exprime une plus grande prise de conscience de la nécessité pour l’Afrique de constituer un acteur influent dans son environnement régional et mondial ». Mieux, elle pose « la question fondamentale de savoir où se situe l’Afrique aujourd’hui dans l’économie mondiale », a-t-il dit.
Ceci sans omettre de rappeler « les progrès notables déjà réalisés lors des dernières décennies ». Il cite à ce titre la mise en place de la zone de libre-échange africaine et l’intégration de l'Afrique au G20 », depuis le 9 septembre 2023, en tant que membre permanent.
« Depuis son indépendance, l’Algérie soutient l’Afrique dans la discrétion et la modestie »
Rappelant le soutien permanent et agissant de l’Algérie pour les pays du continent auquel elle appartient, le président de la République a évoqué le chiffre de près de 65 000 cadres formés en dans les universités algériennes depuis son indépendance dans divers domaines, y compris dans les nanotechnologies. Il a également cité les nombreux projets structurants et fondamentaux à l’image de la route transsaharienne, le gazoduc Algérie-Nigéria, le projet de la fibre optique visant à la souveraineté de notre continent ».
Au volet des réseaux de communication et des transports, le président a évoqué le projet de l’axe ferroviaire transsaharien de plus de 2 200 km, qui s'étendra jusqu'au Mali, via Tamanrasset. En matière de transport aérien, le président a souligne aussi la nécessité de relier directement les villes africaines sans avoir à passer par les villes européennes, ainsi que « l’ouverture des lignes maritimes ».
Yasmine F., Radio Algérie Multimédia
