Badreddine Benali à l’Invité du jour : aller vers une pêche professionnelle, un impératif pour l’avenir du secteur

Badreddine Benali à l’Invité du jour : aller vers une pêche professionnelle, un impératif pour l’avenir du secteur

05/11/2025 - 12:24

La modernisation du secteur de la pêche et de l’aquaculture s’impose aujourd’hui comme « une nécessité stratégique pour l’Algérie ». C’est ce qu’a déclaré, ce mardi à la chaîne 3, de la Radio algérienne, Badreddine Benali, directeur des programmes d'investissement à la direction générale de la pêche et de l'aquaculture, affirmant qu’« il est désormais temps de franchir le cap d’une pêche artisanale vers une pêche pleinement professionnelle, capable de répondre aux exigences de la sécurité alimentaire et du développement durable ».

Selon lui, l’enjeu est double, et « il s’agit de valoriser les ressources maritimes du pays tout en diversifiant les sources de production grâce à l’aquaculture ». Face à la baisse de la pêche en mer, l’aquaculture « représente une alternative prometteuse », notamment « avec des espèces comme la dorade, le loup de mer et le tilapia », ce dernier étant un poisson d’eau douce particulièrement prisé dans le monde.

Intervenant à l’émission « l’Invité du jour », il dira que « le tilapia, dont l’élevage est déjà maîtrisé par les opérateurs algériens, se distingue par sa capacité d’adaptation aux différentes régions, y compris le Sud du pays. Riche en protéines et à faible teneur en lipides, il offre un excellent rapport qualité-prix. Les autorités visent une production de 4 000 tonnes de tilapia au cours des trois prochaines années, soutenue par un programme ambitieux de développement de l’aquaculture dans treize wilayas. Ce plan prévoit également la production de 45 millions d’alvins, signe d’une volonté claire de structurer la filière ».

Par ailleurs, et pour encourager les investisseurs et les producteurs, plusieurs mesures incitatives ont été mises en place. Selon Benali, « l’État accorde une bonification de 50 dinars pour chaque kilogramme de poisson produit », un geste concret pour stimuler la production nationale. D’autres dispositifs viennent renforcer cet élan, notamment des avantages fiscaux allant de « l’exonération de timbres à la bonification de crédits, facilitant ainsi l’investissement dans les infrastructures aquacoles ».

Sur le plan technique, explique encore Benali, le gouvernement a autorisé l’importation de navires de pêche industrielle âgés de moins de quinze ans, prolongeant la durée d’exploitation de ces embarcations afin de moderniser la flotte nationale. Ces navires en acier, tels que les thoniers de 45 mètres, permettront à l’Algérie de se projeter vers la pêche hauturière et de renforcer sa présence sur les marchés régionaux.

« Cette dynamique d’ouverture s’accompagne d’une volonté d’attirer les partenariats étrangers. Des investisseurs mauritaniens et omanais ont manifesté leur intérêt pour des projets communs, notamment dans le cadre d’un quota de 31 000 tonnes octroyé par la Mauritanie, destiné à être développé par les opérateurs algériens. Ces initiatives traduisent la place croissante de l’Algérie dans le réseau régional de la pêche et de l’aquaculture », développe Benali.

Selon lui, c’est dans ce contexte que se tiendra, à Oran, la dixième édition du Salon international de la pêche et de l’aquaculture (SIPA 2025). Véritable rendez-vous des professionnels du secteur, cet événement devenu une tradition à El Bahia réunira 179 exposants, dont 25 étrangers représentant 16 pays. « Le Sultanat d’Oman sera l’invité d’honneur, avec une importante délégation d’opérateurs économiques. Pour la première fois, le Bangladesh participera également, marquant ainsi l’ouverture du salon à de nouveaux horizons », révèle Benali.

« Le SIPA 2025 offrira un espace d’échanges privilégié », avec, notamment la tenue de dix ateliers techniques et scientifiques en partenariat avec la Commission générale des pêches pour la Méditerranée et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture.

Trente start-up algériennes y présenteront leurs innovations, témoignant du dynamisme croissant du secteur. Cette édition mettra en lumière les efforts entrepris pour professionnaliser la pêche, développer l’aquaculture et attirer les investissements internationaux.

Farid. B-Radio Algérie Multimédia

Source
Radio Algérie Multimédia