La France connait ce jeudi une nouvelle journée de mobilisation intersyndicale d’envergure, marquée par une forte affluence dans les rues et plusieurs incidents.
A Paris, le cortège est parti de la Bastille, emmené par la CGT, tandis que plus de 400 000 manifestants ont été recensés à travers le pays. Si de nombreux rassemblements se sont déroulés dans le calme, des violences ont éclaté à Lyon, Nantes et Montpellier. Les forces de l’ordre ont procédé à près de 120 interpellations. Cette journée sous tension intervient dans un climat déjà inflammable, aggravé par les déclarations controversées de Bruno Retailleau.
Un cortège massif à Paris
Le cortège parisien a débuté peu après 13 heures (heure française-ndlr) depuis la place de la Bastille, noire de monde. En tête, la CGT, accompagnée de nombreux syndicats, dont la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), qui affirme avoir mobilisé à elle seule 20 000 pharmaciens.
Parmi les slogans, certains visent directement le ministre de la Défense : «C’est la rue qui doit écrire le budget», a déclaré la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, visant Sébastien Lecornu.
Plus de 400 000 manifestants dans tout le pays
Partout en France, l’appel intersyndical a réuni plus de 400 000 manifestants selon les organisateurs, répartis sur les 250 rassemblements déclarés.
Si l’ambiance était calme dans de nombreuses villes, des tensions ont éclaté dans plusieurs régions, illustrant un climat social particulièrement tendu.
A Bercy, des manifestants ont brièvement pénétré dans la cour du ministère de l'Économie sans y commettre de dégradations.
Les arrestations s’intensifient
Les forces de l’ordre ont procédé à un nombre important d’interpellations au fil de la journée. A la mi-journée, 98 arrestations avaient été enregistrées.
En début d’après-midi, ce chiffre est passé à 111, pour atteindre près de 120 selon les dernières estimations. Plusieurs de ces interpellations ont donné lieu à des gardes à vue, notamment dans les Bouches-du-Rhône où 22 personnes ont été arrêtées.
Heurts et violences à Lyon, Nantes et Montpellier
Des affrontements ont éclaté à Lyon, où un manifestant et un journaliste blessé par un tir de mortier ont été recensés. A Nantes, des projectiles ont visé les forces de l’ordre, qui ont répliqué par des gaz lacrymogènes. À Montpellier, trois individus masqués et porteurs de fumigènes ont été interpellés.
Retailleau pointé du doigt
Les incidents surviennent dans un climat alourdi par les déclarations de Bruno Retailleau. Le ministre démissionnaire, accusé de provocations verbales et de propos jugés irrationnels, a suscité l’indignation des syndicats, alimentant la colère dans les cortèges. Ces déclarations ont largement contribué à durcir le ton d’une partie des manifestants.
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