Conditions de détention du défenseur sahraoui des droits humains El Hussein Amaadour: des rapporteurs de l'ONU expriment leur "préoccupation"

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20/09/2025 - 10:07

Des rapporteurs spéciaux de l'ONU ont exprimé leur "préoccupation" quant aux conditions de détention sévères du défenseur sahraoui des droits humains, El Hussein Amaadour et aux mauvais traitements et menaces dont a été victime sa sœur, Soukaina Amaadour.

"Nous exprimons notre préoccupation quant aux allégations de conditions de détention sévères de M. Al-Hussein Al-Bashir Ibrahim (El Hussein Amaadour), y'inclus son placement continuel dans une prison plus éloignée de son domicile familial", ont-ils écrit dans une communication conjointe adressée à l'occupant marocain.

Ces experts, Mary Lawlor, Rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l'homme, Irene Khan, Rapporteuse spéciale sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression, Tlaleng Mofokeng, Rapporteuse spéciale sur le droit qu'a toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possible, ainsi que Margaret Satterthwaite, Rapporteuse spéciale sur l'indépendance des juges et des avocats, se sont dit également "préoccupés par les menaces et les mauvais traitements dont la défenseuse des droits de l'homme, Mme. Amaadour, a été victime lors de sa visite à son frère".

Cette dernière a affirmé avoir été soumise à une fouille corporelle dégradante par deux employées de prison qui l'avaient menacé de refus de visite et l'avaient soumise à des insultes verbales à caractère raciste et diffamatoire.

Les experts onusiens ont averti, à ce titre, que "s'ils se confirmaient, les faits allégués contreviendraient, entre autres aux normes du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, auquel le Maroc a adhéré le 3 mai 1979, notamment à l'article 7 qui garantit que nul ne sera soumis à des traitements inhumains ou dégradant, et article 12 qui garantit le droit qu'à toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale qu'elle soit capable d'atteindre".

Selon ces experts, les faits allégués "contreviendraient aussi à l'ensemble des règles minimales des Nations unies pour le traitement des détenus (règles Nelson Mandela)".

Ils ont exigé, dans ce contexte, du Maroc des explications sur le refus des demandes de M. El Hussein Amaadour d'être transféré dans des prisons plus proches de son domicile, sur les mauvaises conditions de détention, et sur son manque de soins médicaux appropriés, ainsi que sur le traitement humiliant infligé à Mme. Amaadour.

Les rapporteurs spéciaux de l'ONU demeurent, d'ailleurs, "inquiets" face à ce qui constitue "un cas de criminalisation des défenseurs des droits humains, en raison de ses activités pacifiques en faveur des droits des étudiants sahraouis et du droit à l'autodétermination".

En effet, El Hussein Amaadour est un défenseur des droits humains et ancien leader d'un mouvement d'étudiants sahraouis à l'Université d'Agadir. Dans ce cadre il a défendu les droits des étudiants et le droit à l'autodétermination pour le peuple du Sahara occidental.

Son cas a été inclus dans un rapport sur la détention de longue durée des défenseurs des droits de l'homme, présentée à l'Assemblée générale en 2021 par la Rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l'homme.

En outre, le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a jugé sa détention arbitraire et contraire au droit international des droits de l'homme dans un avis adopté en novembre 2024, demandant sa libération immédiate et son indemnisation.

APS

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APS
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