Le 8 octobre 1963, le drapeau algérien flottait pour la première fois au siège des Nations unies. L’Algérie, tout juste sortie d’une guerre d’indépendance contre l’une des colonisations de peuplement les plus barbares du XXe siècle, faisait alors son entrée sur la scène internationale, en affirmant son engagement en faveur des causes justes. C’est ce qu’a rappelé ce mercredi le Dr Abdelkader Soufi, politologue et expert en relations internationales.
Invité de l’émission « L’invité du jour » de la Chaîne 3, à l’occasion du 63ᵉ anniversaire de l’adhésion de l’Algérie à l’ONU en tant qu’État membre à part entière, le Dr Soufi a mis en lumière les premiers exploits de la jeune diplomatie algérienne, décrivant un pays agissant déjà comme un acteur influent dans les relations internationales.
« L’Algérie a immédiatement adhéré à la Charte des Nations unies et au droit international, car les valeurs portées par l’Algérie combattante y trouvent un écho naturel », affirme le politologue, qui n’a pas manqué de rappeler le rôle central de l’Algérie dans le soutien aux peuples en lutte pour l’autodétermination et dans la résolution de nombreux conflits.
« L’Algérie était non seulement la Mecque des révolutionnaires, mais aussi un véritable promoteur de la paix à l’échelle mondiale », souligne-t-il.
Dr Soufi rappelle ainsi que plusieurs accords historiques ont été signés à Alger. Ceux « mettant fin à la colonisation du Portugal, de l’Angola, du Cap-Vert, ainsi que des accords de paix tels que ceux entre l’Érythrée et l’Éthiopie, ou encore entre l’Iran et l’Irak ».
Il est également revenu sur l’engagement constant de l’Algérie en faveur de la cause palestinienne, dénonçant fermement « la barbarie sioniste » et saluant les efforts diplomatiques menés par Alger pour soutenir le peuple palestinien.
Interrogé sur le mouvement de révolte de la jeunesse marocaine — surnommée « Génération Z » — qui ébranle le Makhzen depuis le 27 septembre dernier, le Dr Soufi estime que « toutes les conditions d’une explosion sociale étaient réunies de longue date au Maroc, mais que la répression avait jusque-là inhibé toute forme de contestation ».
« L’irruption de la Génération Z a réussi à déjouer les dispositifs sécuritaires du ministère de l’Intérieur et à lancer un mouvement qui ne cesse de s’amplifier », analyse-t-il, estimant, à ce propos, que les revendications actuelles, telles que l’amélioration du système de santé et de l’éducation, ne sont que la partie visible de l’iceberg. « Ces revendications sociales ne sont pour l’instant que des paravents », explique-t-il, avant d’ajouter : « mais le mouvement pourrait très vite évoluer vers des revendications politiques plus radicales. »