Sommet du G20 : le président de la République appelle à fédérer les efforts pour relever les défis politiques et économiques dans le monde

Abdelmadjid Tebboune, président de la République
23/11/2025 - 09:29

Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a appelé, samedi, à fédérer les efforts pour relever les défis politiques et économiques qui menacent la cohésion mondiale, en misant sur des idées novatrices et des initiatives ciblées et inclusives.

Dans une allocution prononcée en son nom par le Premier ministre, M. Sifi Ghrieb, au Sommet du G20 qui se tient à Johannesburg sous le thème «Solidarité, égalité et durabilité», le président de la République a indiqué que cette réunion intervenait dans « une conjoncture marquée par des défis politiques et économiques mondiaux d'une extrême complexité, dont la persistance pourrait affecter la cohésion mondiale, avec des répercussions directes et indirectes sur tous les pays, quels que soient leurs niveaux de développement «, soulignant la nécessité de « fédérer les efforts pour relever ces défis, en misant sur des idées novatrices et des initiatives ciblées et inclusives «.

« La pauvreté, le chômage, l'inégalité et les disparités en matière de développement et de richesses dans plusieurs pays, notamment dans le continent africain, associés aux crises chroniques dues au changement climatique et à la pénurie d'énergie, aux questions liées à la sécurité alimentaire et aux niveaux inédits d'endettement des pays à faible revenu, sont des questions dignes d'intérêt, car il s'agit de risques qui menacent la communauté internationale et nous imposent de poursuivre la réflexion autour de plans et d'initiatives internationales fondées sur la solidarité, afin d'aboutir à des résultats concrets qui répondent aux aspirations de nos peuples, notamment ceux des pays les plus pauvres qui attendent notre aide «, a précisé le président de la République.

« Malgré les efforts consentis et les résultats obtenus grâce au travail acharné et assidu des Nations Unies, le chemin est encore long pour atteindre les objectifs de développement auxquels aspirent les peuples de la planète, notamment les pays pauvres et les moins avancés «, a-t-il ajouté.

Le président de la République a rappelé qu'à cinq ans de 2030, « le délai fixé par les Nations Unies pour la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD), ces derniers demeurent dans l'ensemble lointains, sachant que seulement 12 % des ODD sont en cours de réalisation, tandis que la moitié est confrontée à d'énormes difficultés et nécessite une plus grande mobilisation «.

Il a, à ce titre, salué « les priorités retenues par l'Afrique du Sud, en sa qualité de président en exercice du G20, pour trouver des solutions concrètes et réalistes aux défis auxquels nos pays sont confrontés aujourd'hui et pouvoir, ainsi, amorcer une nouvelle ère caractérisée par le partage de la croissance et du développement entre l'ensemble des pays, notamment les plus pauvres et ceux confrontés aux problèmes de sécheresse et de désertification en Afrique «.

Le président de la République a indiqué que le G20 « constitue une locomotive pour les transformations mondiales globales «. « Nous sommes honorés que le Président Cyril Ramaphosa soit la voix retentissante du continent africain en faveur de la mobilisation des ressources nécessaires et du travail conjoint avec les partenaires du G20 pour accorder une attention particulière à notre continent «, a-t-il dit.

« Nous estimons que la hausse des taux de développement dans les pays africains est étroitement liée à la stabilité, à la paix et au développement, et qu'elle va de pair avec la baisse de l'émigration vers les pays économiquement avancés et la recherche de solutions aux conflits au sein du continent africain, dont les causes trouvent souvent leur origine dans la pauvreté et la marginalisation «, a-t-il soutenu.

Évoquant les Objectifs de développement durable des Nations Unies, le président de la République a affirmé que l'Algérie a « réalisé des progrès notables dans la mise en œuvre des objectifs convenus et n'a eu de cesse d'apporter son soutien aux pays du Sahel africain, dans le cadre de la coordination régionale et internationale et par le biais de l'Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement, à travers des projets de développement auxquels mon pays a alloué un budget conséquent «.

Abordant les priorités inscrites à l'ordre du jour de la réunion, le président de la République a précisé que l'Algérie « joint sa voix à celle de l'Afrique du Sud qui a plaidé pour la prise en charge de toute urgence de la question de la dette et du service de la dette pesant sur les pays en développement et les pays les plus pauvres, à travers une approche prévoyant l'effacement partiel de cette dette ou sa conversion en investissements directs et rentables dans ces pays «.

« Soucieux de contribuer à trouver des solutions à cette problématique, mon pays a pris l'initiative d'effacer les dettes de 18 pays africains afin d'alléger le fardeau de l'endettement pesant sur ces pays frères «, a-t-il poursuivi.

Il a expliqué, à cet égard, que « la problématique de la dette ne se limite pas uniquement à son volume, mais sa complexité réside dans les aspects techniques liés aux politiques d'évaluation des risques par les organismes financiers internationaux, ce qui rend les services de la dette excessivement élevés et accablants pour les économies de ces pays «.

« Conscients des complexités techniques de la question de l'évaluation des risques, nous appelons à des réformes profondes à même de trouver une issue pour les pays qui ploient sous le poids des dettes souveraines «, a-t-il ajouté.

« L'Algérie saisit cette opportunité pour joindre sa voix à celles des pays plaidant pour la réforme des organisations financières internationales, dans le cadre d'une approche de bonne gouvernance économique et financière, à travers la révision des mécanismes décisionnels, afin de garantir une représentation juste, équitable et transparente des pays en développement et du continent africain au sein des instances dirigeantes de ces institutions, en tenant compte du poids démographique et économique croissant de ces pays «, a poursuivi le président de la République.

Et de souligner que « cette revendication, présente à l'ordre du jour de toutes les réunions et fora mondiaux, mérite aujourd'hui que nous franchissions des pas audacieux afin de la concrétiser sur le terrain «.

Dans le domaine des énergies renouvelables, l'Algérie « n'a eu de cesse de plaider pour la mobilisation des financements internationaux et des ressources pour soutenir les efforts mondiaux visant à permettre aux pays en développement et aux pays les plus pauvres d'accéder aux moyens et technologies aidant à la transition vers l'utilisation de l'énergie verte «, a dit le président de la République, appelant à « la concrétisation de partenariats bilatéraux et internationaux entre les pays membres du G20 et les pays partenaires ayant pour objet la transition énergétique, car, ensemble, nous pouvons réaliser un bond historique dans ce domaine «.

Il a également mis en avant l'appui de l'Algérie à « toutes les initiatives visant à augmenter le volume des financements destinés à la prévention des risques majeurs et à la réponse rapide aux catastrophes «.

« L'expérience nous a appris qu'aucun pays au monde n'est à l'abri de l'éventualité d'une catastrophe sur son territoire, ce qui nécessite une réponse nationale et internationale rapide pour prendre en charge les personnes impactées «, a indiqué le président de la République, soulignant que « les institutions financières et les banques internationales sont appelées à réfléchir à un mécanisme de financement spécial pour la réponse rapide aux catastrophes, qui serait activé à la demande d'un pays affecté «.

L'Algérie « se félicite de l'adhésion de l'Union africaine au G20 «, a rappelé le président de la République, se disant convaincu que cette adhésion « contribuera à la défense des intérêts du continent africain dans les fora internationaux et permettra au monde et aux pays les plus avancés de prendre connaissance de la vision de l'Afrique concernant les questions économiques internationales, notamment celles relatives au financement du développement, à l'accès aux marchés mondiaux et aux transferts technologiques «.

Il a estimé que « le partenariat gagnant-gagnant entre les deux parties, l'Afrique et le G20, trouvera sa place naturelle au sein de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), qui revêt pour les pays africains une importance particulière pour le développement de l'intégration et de la coopération régionales et la promotion d'une croissance inclusive et durable du continent «.

Il a, par ailleurs, fait savoir que l'Algérie se joint aux « revendications internationales appelant à la nécessité de lutter contre les flux financiers illicites à partir du continent africain et d'assurer une exploitation équitable des ressources minérales pour le développement des pays africains, étant donné que ces ressources se trouvent sur des terres africaines et reviennent naturellement aux Africains «.

À cette occasion, le président de la République est revenu sur les atrocités commises contre les Palestiniens à Ghaza et en Cisjordanie, « dont le monde a été témoin pendant deux années consécutives «, et qui « ne peuvent être qualifiées que de génocide méthodique contre le peuple palestinien, devant lequel l'humanité est restée impuissante, tout comme elle l'a été face aux crimes commis contre des civils innocents «, a-t-il dit, ajoutant que « les nombreuses réunions du Conseil de sécurité et les condamnations internationales n'ont pas pu arrêter cette destruction et ces massacres horribles pendant deux années de famine et de carnage «.

« Aujourd'hui, alors que nous entrevoyons une lueur d'espoir pour un avenir meilleur pour le peuple palestinien, permettez-moi de saluer les rôles majeurs joués par le Secrétaire général des Nations Unies et les pays épris de paix pour mettre un terme au génocide dans la bande de Ghaza «, a dit le président de la République, remerciant tout particulièrement le président américain, M. Donald Trump, l'Émir de l'État du Qatar, Cheikh Tamim Ben Hamad Al Thani, le président égyptien, M. Abdel Fattah Al-Sissi, et le président turc, M. Recep Tayyip Erdogan, pour « les efforts soutenus qu'ils ont déployés et qui ont permis de mettre fin à ce sinistre génocide contre le peuple palestinien «.

Et d'affirmer que « l'immense destruction dans la bande de Ghaza nécessite la mobilisation de ressources au niveau international afin de reconstruire ce que la guerre a détruit et de redonner espoir au peuple palestinien meurtri «.

Après avoir relevé avec amertume que « la persécution subie par le peuple palestinien est un fait rare dans l'histoire de l'humanité «, le président de la République a souhaité que « les pays du G20 soient les premiers à lancer une mobilisation générale pour construire un avenir meilleur pour le peuple palestinien «, soulignant que l'Algérie « tient à annoncer son adhésion à toute démarche que le G20 pourrait entreprendre à cet effet «.

Le président de la République avait, à l'entame de son allocution, remercié le président de la République d'Afrique du Sud, M. Matamela Cyril Ramaphosa, pour son aimable invitation à l'Algérie à participer à ce Sommet en tant que pays invité du G20.

APS

 

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