Maroc: l'ancien ministre des droits de l'homme, Mohamed Ziane entame une grève de la faim en prison

Mohamed Ziane Maroc
26/11/2025 - 07:19

L'ancien ministre des droits de l'homme, Mohamed Ziane, a entamé une grève de la faim illimitée lundi dernier, depuis sa cellule, pour protester contre sa détention en dépit de l'expiration de sa peine vendredi dernier, informe sa famille.

La famille de l'ancien bâtonnier a précisé, dans un communiqué, que «Ziane se considère désormais en état de détention arbitraire et informe l'opinion publique, nationale et internationale, qu'il emploiera tous les moyens possibles pour mettre un terme à cette situation», ajoutant avoir «informé la direction du pénitencier où il est détenu qu'il poursuivrait sa grève de la faim jusqu'à sa libération».

La famille du détenu a fait part de sa profonde préoccupation, notamment en raison de l'âge avancé de l'ancien ministre, 83 ans, et du fait qu'il soit atteint de plusieurs maladies.

Des défenseurs marocains des droits humains ont affirmé que la détention de l'ancien bâtonnier après expiration de sa peine est une «forme de tyrannie» de la part du pouvoir, «car la détention d'une personne illégalement, même pour une journée supplémentaire, représente une atteinte aux fondements de la justice».

Pour eux, il s'agit d'un acte de «vengeance» de la part des autorités qui ont manifestement décidé de priver le détenu de son droit au cumul des deux peines auxquelles il a été condamné.

De leur point de vue, l'annonce de la grève de la faim représente «une ultime alerte mettant en évidence l'ampleur de l'arbitraire que (le détenu) subit et un message clair révélant une affaire de règlement de comptes».

Ils ont tenu à signaler, en outre, que M. Ziane ne représentait pas un cas isolé au Maroc.

De son côté, l'Instance marocaine de soutien aux prisonniers politiques a appelé à la tenue d'un sit-in de protestation, mercredi, devant le tribunal de Rabat pour soutenir Mohamed Ziane.

Des organisations marocaines et internationales de défense de droits humains avaient dénoncé la condamnation de l'ancien ministre à trois ans de prison «après un procès non équitable» pour punir Mohamed Ziane d'avoir critiqué le Makhzen.

Elles ont, par ailleurs, appelé à l'amélioration de la situation désastreuse des droits humains au Maroc, tout en exigeant la libération de l'ensemble des détenus politiques, des journalistes et des défenseurs des droits humains actuellement emprisonnés.

APS

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APS
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