Le directeur des Archives nationales, Mohamed Bounaâma, a évoqué, dimanche à Alger, la ségrégation et le racisme utilisés comme armes par les colonisateurs qui ont adopté des lois racistes pour assurer leur supériorité sur les habitants des pays colonisés.
Intervenant lors d’un atelier, tenu en marge de la Conférence sur les crimes coloniaux en Afrique, organisée au Centre international de conférences (CIC), M. Bounaâma a indiqué que les colonisateurs ont également classé les populations locales, les unes par rapport aux autres, suivant un système raciste.
Il a précisé qu’il s’agissait d’un crime parmi tant d’autres, commis par les colonisateurs, évoquant, entre autres, «les génocides, la politique de la terre brûlée, les explosions nucléaires, la torture, les crimes économiques, le pillage des ressources, le déplacement des populations et l’atteinte à l’identité des peuples et à leurs cultures».
De son côté, l’historien français Vincent Duclert a fustigé la politique de ségrégation entre les populations africaines locales qui a donné lieu à des drames bien après l’indépendance des pays du continent, citant l'exemple du génocide des Tutsi au Rwanda, dans lequel est impliquée «la Belgique mais aussi la France».
Intervenant lors du débat, Idrissa Ba, historien et professeur à l’université Cheikh Anta Diop (Sénégal) a assuré qu’au cours de la période de «la traite transatlantique», douze millions d’esclaves africains sont arrivés en Amérique, notant que pour chaque esclave arrivé vivant, six sont morts en captivité ou pendant la traversée.
De son côté, Eric Phillips, représentant de la communauté caribéenne (Caliom), a considéré que l'impact du colonialisme et ses effets, aujourd’hui encore palpables sur différents plans, impliquent des actions concrètes pour exiger que justice soit faite. «Nous devons passer de l’état de victimes à celui d’architectes de la justice», a-t-il soutenu.
APS
Radio Algérienne











