Le sommet extraordinaire des chefs d'Etat de l'Union africaine (UA) s'est déroulé vendredi dans la capitale équato-guinéenne Malabo, sur la situation humanitaire qui s'aggrave ces dernières années dans le continent notamment dans les régions du Sahel et de la Corne de l'Afrique.
Dans son discours d'ouverture, le président en exercice de l'UA Macky Sall, a appelé les Etats membres de l'UA à "assumer la responsabilité de prendre le mal par la racine (...) en nous attaquant aux causes profondes des situations humanitaires, parce qu'il vaut mieux prévenir qu'essayer de guérir", a-t-il dit appelant à "interpeller les consciences et notre humanité".
M. Sall a regretté que six parmi les crises les plus importantes et aux conséquences humanitaires alarmantes se trouvent en Afrique, avec plus de 30 millions de personnes déplacées internes, de réfugiés et de demandeurs d'asile.
Il a, à cet effet, invité à "déposer les armes, à pratiquer le dialogue pour régler nos différends par la voie pacifique", appelant à une mobilisation plus conséquente des pays africains face au fléau du terrorisme, selon de nouvelles méthodes d'intervention, "transcendant les opérations classiques de maintien de la paix qui ont montré leurs limites".
M. Sall a également appelé à "refuser la culture du rejet pour embrasser celle de l'accueil et du soin et à l'accès au pouvoir par des moyens pacifiques et à convenir d'espaces de dialogue et de concertation pour un exercice apaisé du pouvoir".
Le président de l'UA a aussi évoqué le "péril environnemental", en particulier le réchauffement climatique, la sécheresse et la désertification et les catastrophes naturelles découlant des intempéries.
"Je propose que notre sommet, tirant avantage de cette expérience positive, lance un appel en soutien à la campagne de mobilisation pour le renforcement des ressources afin qu'elle puisse encore mieux répondre aux urgences engendrées par les catastrophes naturelles", a déclaré Macky Sall.
Il s'agit d'un premier "Sommet humanitaire extraordinaire", qui réunit des donateurs pour tenter de mobiliser des fonds, afin de venir en aide "urgente" aux 15 pays africains les plus touchés par les crises, avait précisé l'UA dans un communiqué.
"Environ 113 millions de personnes ont besoin d'aide humanitaire en Afrique dont 48 millions sont des réfugiés, des demandeurs d'asile et des déplacés internes", a détaillé le président de sa Commission, Moussa Faki Mahamat.
Selon l'UA, "les besoins humanitaires augmentent rapidement en Afrique", notamment "à cause des chocs climatiques et des conflits (...) qui ont augmenté de manière exponentielle les besoins humanitaires".
Plus de 30 millions de personnes sont des déplacées internes sur le continent, dont plus de 10 millions d'enfants de moins de quinze ans, selon l'UA. En cause : les conflits intercommunautaires dans certaines régions et l'insécurité alimentaire.
Environ 282 millions sont sous-alimentés, en augmentation de 49 millions par rapport à 2019, selon l'agence des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).
Samedi, un autre sommet est prévu autour du "terrorisme et des changements inconstitutionnels de gouvernement". Il abordera "Le terrorisme, une gangrène qui infecte progressivement toutes les régions du continent, de la Libye au Mozambique, du Mali à la Somalie, en passant par le Sahel, le bassin du lac Tchad et l'est de la République démocratique du Congo", avait poursuivi le président de la Commission de l'UA.