L'Algérie prendra part à la conférence de Paris sur la Libye, mais ne sera pas représentée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé mercredi à Alger, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra.
Intervenant à la clôture des travaux de la Conférence des chefs de missions diplomatiques et consulaires algériennes au Palais des nations, à Club des Pins (Alger), le chef de la diplomatie algérienne a déclaré que "l'Algérie prendra part à cette conférence, mais pas au niveau du président de la République".
"Les conditions ne sont pas réunies pour y participer personnellement à cette conférence, en dépit de son attachement (Président) au rôle actif de l'Algérie aux côtés des frères libyens ainsi qu'au règlement pacifique et démocratique souhaité de la question libyenne", a précisé M. Lamamra.
"Il y a une action diplomatique continue et une volonté de la part des frères libyens pour que l'Algérie participe activement à la conférence de Paris, à quelques semaines des élections prévues en Libye", a-t-il ajouté.
A ce propos, M. Lamamra a rappelé que l'Algérie qui préside le groupe des pays voisins de la Libye, assurera la coordination entre eux. "En réalité, la réunion des ministres des affaires étrangères des pays voisins de la Libye a contribué largement à la réunification des rangs des Libyens et nous relevons dernièrement l'accélération du rythme des concertations algéro-libyennes".
"L'Algérie sera présente et assumera son rôle de coordination entre les pays du voisinage et de coopération avec la délégation libyenne", a-t-il soutenu.
Dans ce sillage, l'Elysée avait indiqué mardi dans un communiqué que "le Président Macron a le plus grand respect pour la nation algérienne, pour son histoire et pour la souveraineté de l'Algérie".
"Le président Macron regrette les polémiques et les malentendus avec l'Algérie et souhaite la participation du Président Tebboune à la conférence sur la Libye prévue ce vendredi à Paris", avait ajouté l'Elysée dans son communiqué.
A ce propos, le chef de la diplomatie algérienne a commenté: "contrairement à la déclaration précédente à l'origine de la crise entre les deux pays, la présente déclaration est porteuse d'idées raisonnables, car respectueuse de l'histoire, du passé, du présent et de la souveraineté de l'Algérie, en affirmant que l'Algérie qui avait un rôle clé et primordial était un acteur important au rôle positif dans la région".
Concernant la crise entre les deux pays, M. Lamamra a rappelé la nature des relations entre l'Algérie et la France, faisant savoir que nul n'ignore que "les relations bilatérales sont compliquées, compte tenu de l'histoire, de la géographie et de la présence d'une importante communauté algérienne
sur le sol français, communauté à laquelle l'Algérie accorde une grande importance, outre la question de la mémoire".
"La politique de l'Algérie est entièrement indépendante. Donc, elle n'est pas influençable par les positions des pays étrangers quel que soit leur poids", a-t-il poursuivi, ajoutant que "depuis l'indépendance, les relations entre l'Algérie et la France ont traversé plusieurs crises, la dernière en est une".
Imputant la crise aux déclarations du président français auxquelles l'Algérie a riposté par des "positions claires et fortes", M. Lamamra a rappelé la réponse du Président Tebboune concernant les propos de Macron, par laquelle il a fait comprendre à ce dernier que l'Algérie ne fera pas l'initiative d'apaiser les tensions, car elle n'en est pas responsable.
Elle a défendu, en toute légitimité, la dignité de son peuple et de son pays ainsi que le principe sacré de non-ingérence dans ses affaires intérieures".